LES PARALLÈLES DE L'HISTOIRE DE LA RESTAURATION
Tous ceux qui ont étudié l'histoire savent que les
événements historiques ont tendance à se
répéter. De la montée et du déclin des empires et
des cultures aux événement courants de notre vie quotidienne,
l'humanité semble prise dans un gigantesque tourbillon. Certains
historiens sont convaincus que l'histoire est cyclique et que nous sommes
condamnés, à tout jamais, à répéter les
erreurs du passé. Cependant, selon le Principe, l'histoire évolue
vers le but final de notre libération du mal et des conflits qui sera la
restauration ultime de l'idéal de Dieu.
William Shakespeare observait que "le monde entier est une scène" et
que les hommes n'en sont que les acteurs. Ceux-ci ne décident pas de
l'évolution ou de la direction de la pièce, mais suivent les
instructions du metteur en scène. De même, dans notre vie, Dieu
doit être ce metteur en scène invisible. A l'origine, Ses
instructions voulaient que la pièce de la vie se déroulât
naturellement jusqu'à sa conclusion heureuse ; ironie du sort,
depuis la Chute, un second metteur en scène est apparu, qui
n'était autre qu'un simple machiniste, Lucifer qui devint Satan !
Deux metteurs en scène donnant des directives contradictoires, les
acteurs suivirent désormais tantôt l'un, tantôt l'autre ce
qui eut pour résultat la confusion et le chaos, et c'est la vie telle
que nous la connaissons. On ne peut espérer appréhender le vrai
sens de l'histoire sans comprendre que derrière le décor, s'est
déroulée une bataille continuelle entre Dieu et Satan, l'un et
l'autre cherchant à influencer l'esprit et le coeur de l'homme.
L'histoire nous restera confuse si on ne tient compte que des facteurs
politiques, économiques, sociaux ou culturels.
L'essence de l'histoire est le processus de la restauration. Du point de vue
de Dieu, le but de l'histoire est de préparer le fondement pour la venue
du nouvel Adam, le Messie. Il est la personne centrale autour duquel toute
l'histoire tourne. Nous l'avons vu, le Fondement pour recevoir le Messie est
établi en restaurant le Fondement de Foi, qui est la connexion verticale
avec Dieu ; et le Fondement de Substance, qui est l'expression horizontale
de cette connexion avec nos semblables. C'est la raison pour laquelle
Jésus insistait sur deux commandements : aimer Dieu et aimer son
prochain. C'est une association souvent très difficile.
Tout au long de l'histoire se sont levés des hommes d'une profonde
piété qui furent tentés de se couper du monde. Sur la
terre telle qu'elle est, il est très difficile de garder la foi,
d'où la tentation des mystiques de se cloîtrer. L'homme a besoin
non seulement d'une connexion verticale avec Dieu, mais aussi de l'expression
horizontale de cet amour. Pourquoi est-ce si important ? Parce que le
Messie ne vient pas comme un être surnaturel, mais comme une personne
totalement unie à son idéal et à la vérité,
incarnant le vrai amour.
Qui peut reconnaître un tel être d'exception ? Seulement
quelqu'un qui est uni à ses idéaux les plus élevés
ou du moins qui essaie d'aller vers les autres avec amour. Nous avons tous fait
l'expérience d'une certaine forme d'amour. Beaucoup d'entre nous ont
connu le rejet et cela peut être une expérience très
douloureuse. Nous sommes alors tentés de fermer notre coeur pour nous
éviter une souffrance ultérieure.
Si nous avons jamais tenté d'aimer nous serons à même
d'apprécier l'exemple d'un être capable d'un amour absolu. Nous
pourrons alors le découvrir et dire : "Voilà un homme
remarquable d'une exemplarité sans précédent." Mais ceux
qui n'ont fait aucun effort pour suivre leurs idéaux ou pour aimer les
autres diront quand le Messie viendra : "La belle affaire ! Qui est
cet homme ?" Ils n'auront aucune chance de le reconnaître. Les
Fondements de Foi et de Substance sont essentiels pour accueillir le Messie.
Sans cela, il sera immédiatement rejeté.
Les problèmes apparaissent quand l'homme n'accomplit pas sa part de
responsabilité pour s'unir à la volonté de Dieu. Au cours
de l'histoire, il y a eu des individus inspirés, de grands saints, des
meneurs d'hommes qui ont stimulé leurs semblables à vivre les
idéaux les plus élevés. Pourtant, à cause de la
Chute, l'homme n'est jamais parvenu à établir une unité
parfaite entre son esprit et son corps. Souvent nous comprenons ce qui est bon
et juste et ce que nous devrions faire, mais dans la pratique, nous trouvons
extrêmement difficile de vivre selon ces idéaux.
Le seul moyen de faire progresser la volonté de Dieu est que l'homme
accomplisse sa part de responsabilité. Les grands personnages de
l'histoire ont été le miroir de leur société ;
il renvoyait l'image de ce qu'aurait dû être la vie des gens, et
c'était un défi. Ils pouvaient soit suivre cet exemple, soit le
rejeter. Et souvent, comme nous le verrons, ils ont choisi le rejet. Si l'homme
est en mesure d'accomplir sa part de responsabilité, le plan de Dieu
peut progresser. Mais en cas d'échec, la volonté historique de
Dieu est trahie et le processus de restauration est prolongé.
C'est la raison pour laquelle on observe des répétitions, ou des
parallèles, dans l'histoire. Ceux-ci sont dus aux échecs
répétés de l'homme dans l'accomplissement de sa part de
responsabilité. Lorsqu'une personne choisie par Dieu échoue, Dieu
suscite ultérieurement une situation similaire et appelle une nouvelle
figure centrale pour restaurer cet échec par l'indemnité. Dans
l'histoire, on peut observer certains parallèles dans la vie, le
parcours et les actions de ces personnes centrales.
L'échec répété des hommes eut pour
conséquence, avec le temps, de compliquer de plus en plus le processus
de la restauration. Celui-ci étant prolongé, la population
mondiale et l'influence de Satan continuent de croître. Dieu est dans
l'obligation d'étendre Son activité à des niveaux de plus
en plus larges : lorsqu'un échec survient au niveau familial, Il
doit passer au niveau national. Et si un échec se produit à ce
stade, Dieu doit alors passer au niveau mondial, comme nous le verrons.
Finalement, cela montre que le fardeau du Messie - ce qu'il devra restaurer
lors de son retour - s'alourdit désespérément.
Le désir de Dieu est de sauver le monde entier, tous les hommes de la
terre sont Ses enfants et Son amour s'adresse à chacun d'eux.
Cependant, parce que Dieu affronte une terre dominée par Satan, Il ne
peut la sauver immédiatement, mais doit suivre une stratégie
consistant, à partir d'un individu, à étendre peu à
peu Son influence à toute l'humanité. Dieu commence par
rechercher cette personne juste, en qui Il puisse placer Sa confiance et
à travers qui Il puisse travailler. De là, Il étend Son
influence à une famille, une tribu, une nation et enfin au monde
entier.
Le domaine sur lequel Dieu concentre Son action devient l'histoire centrale de
l'humanité. C'est là que Dieu cherche à établir le
Fondement pour le Messie et où se trouve le peuple élu. Etre
élu signifie être responsable pour établir le Fondement
pour le Messie. Cela ne veut pas dire que Dieu néglige le reste du
monde, Il y travaille différemment pour élever le niveau
spirituel et intellectuel des hommes dans le cadre de l'histoire
périphérique.
L'histoire religieuse est l'histoire centrale de l'humanité, car c'est
là que Dieu communique avec l'homme. Les courants politique,
économique, scientifique et culturel font partie de l'histoire
périphérique et proviennent des valeurs morales et
éthiques suscitées par l'idéal religieux. De toutes les
religions du monde, celles du judaïsme et du christianisme sont les plus
centrales, car elles portent la responsabilité d'établir le
Fondement pour le Messie au nom de toute l'humanité.
Il y a eu trois âges parallèles fondamentaux dans l'histoire de
la Restauration. Nous avons déjà parlé du premier
âge qui va d'Adam à Abraham et Jacob. Là Dieu travaillait
au niveau familial. Cette période est appelée le Fondement pour
la Restauration car, bien que le Fondement pour le Messie fut finalement
réalisé à travers la victoire de Jacob et d'Esaü, le
Messie ne vint pas immédiatement : le fondement familial
n'était pas assez solide pour protéger le Messie des nations sous
l'influence de Satan, notamment l'Egypte. Néanmoins, un modèle -
que Dieu pouvait utiliser comme Il le désirait - fut établi pour
étendre ce fondement au niveau national dans l'étape suivante.
C'est la signification de l'époque qui va d'Abraham à
Jésus et qui recouvre l'histoire de l'Ancien Testament d'Israël,
appelée l'âge de la Restauration. Le Messie apparut à la
fin de ce laps de temps mais, parce qu'il fut rejeté, le fondement fut
totalement perdu et dut être restauré par l'indemnité
durant la phase suivante, cette fois-ci au niveau mondial. Telle est la
signification de l'histoire du christianisme au cours des deux derniers
millénaires. Cet intervalle est appelé la Prolongation de la
Restauration. Bien que Jésus ait apporté le salut spirituel
à ses fidèles, le chemin de souffrance de Dieu comme celui de
l'humanité a continué et le Messie doit venir une seconde fois.
Examinons maintenant l'histoire d'Israël et celle du christianisme plus
en détail et voyons les nombreux parallèles entre elles.
a. L'esclavage en Egypte
La première époque de l'histoire d'Israël fut l'esclavage
en Egypte. Israël s'établit comme nation sur le fondement
réalisé par Jacob et ses douze fils. Cette période
d'esclavage dura quatre cents ans durant lesquels les Hébreux furent
gardés en captivité et contraints de travailler très dur.
Ce fut un âge de grande souffrance. Les juifs pouvaient se demander si
Dieu se préoccupait encore de leur sort. On leur avait dit qu'ils
étaient le peuple élu, or ils souffraient et menaient une vie
très difficile sous les coups des Egyptiens, malgré cela, ils ne
perdirent pas la foi.
Ils demeurèrent fidèles, pratiquant le rite de la circoncision,
observant le Sabbat et offrant des animaux en sacrifice à Dieu. Ce qui
témoigne de la continuité de leur foi en dépit de leurs
souffrances. Cet intervalle de quatre cents ans fut une période
d'indemnité pour l'échec d'Abraham lors de son premier sacrifice
à Dieu. Abraham devait sacrifier des animaux, mais il s'assoupit et ne
trancha pas les oiseaux en deux comme il l'avait fait pour le reste de son
offrande. Dieu lui dit qu'à cause de cet échec, ses descendants
seraient esclaves sur une terre étrangère quatre cents ans
durant. Ce temps ne s'acheva qu'à la venue de Moïse.
Moïse conduisit le peuple d'Israël hors d'Egypte. Ce fut l'Exode
vers Canaan. Il reçut les Dix Commandements qui devinrent le
témoignage de la vérité de la volonté et de l'amour
de Dieu. A leur tour, les Hébreux devaient appliquer la loi
mosaïque dans leur vie quotidienne. Ils trouvèrent ainsi la
liberté en même temps qu'un nouvel enseignement. Ce fut la fin de
l'esclavage et le début de l'organisation d'une nation.
Moïse fut choisi pour établir le Fondement de Foi sur la base des
quatre cents ans de souffrance en Egypte. Dans la Bible, le nombre quarante ou
quatre cents est souvent utilisé pour signaler une période de
séparation d'avec Satan. On en trouve un premier exemple au temps de
Noé et du jugement par le déluge. A travers l'unité du
peuple avec Moïse le Fondement de Substance devait être posé,
ouvrant la voie pour la Venue du Messie.
b. La persécution sous l'Empire romain
Reflet de l'histoire d'Israël, l'histoire chrétienne
commença par une période de quatre cents ans de
persécution sous l'Empire romain. Israël, en tant que nation, fut
établie sur le fondement de Jacob et de ses douze fils. Le christianisme
fut établi sur le fondement de Jésus et de ses douze
apôtres. Les chrétiens aussi, observaient le sabbat comme un jour
sacré. Jusqu'en 392, année où le christianisme fut
proclamé religion officielle de Rome, ils durent subir une oppression
féroce ; ils furent jetés dans les arènes en pâture
aux fauves... Les histoires de ce martyre sont nombreuses.
Imaginez-vous dans cette situation. On vous demande : "Etes-vous
chrétien ?" Votre réponse décide si vous allez vivre
ou mourir. Il vous suffit de dire : "Non je ne suis pas chrétien"
et vous avez la vie sauve. Si vous répondez : "Oui je suis
chrétien", on vous jette dans l'arène pour être
dévoré par des bêtes féroces. Quel atroce
dilemme ! Il vous faut décider sur-
le-
champ
si vous accordez plus de valeur à votre âme qu'à votre
corps.
Selon la réponse à cette question, une coupure totale
s'opère. "Oui je suis chrétien" et je suis dévoré.
"Non, je ne suis pas chrétien" et je suis sauf, mais je renie tout ce en
quoi je crois dont ma foi au christianisme. Les chrétiens se trouvaient
ainsi devant un choix douloureux : la vie spirituelle ou la vie
physique. Beaucoup choisirent la vie spirituelle et partirent pour
l'arène sans qu'il fut nécessaire de les y traîner.
Nombreux sont les récits où il est dit qu'ils chantaient tandis
que les fauves s'avançaient vers eux pour les dévorer.
Connaissez-vous l'histoire de cet empereur qui organisa un banquet dont
l'éclairage était les corps en flammes de chrétiens ?
Quel formidable exemple de fidélité ! Ces croyants
restauraient la foi en indemnisant l'échec de ceux qui avaient
rejeté Jésus ou qui n'étaient pas restés
fidèles à leurs convictions. L'histoire des premiers
chrétiens demeure encore aujourd'hui un exemple très inspirant
pour chacun. Les sacrifices offerts par les chrétiens n'étaient
pas des choses qu'on pose sur un autel, ils étaient eux-mêmes le
sacrifice et s'offraient ainsi en témoignage de leur totale
abnégation.
A la fin de cette période de quatre cents ans, tout comme les
Israélites reçurent la loi mosaïque à laquelle ils
purent s'unir pour entrer à Canaan, l'Empire romain devint la Canaan
spirituelle pour les chrétiens. Il rassemblèrent les paroles de
Jésus et les écrits des apôtres créant ainsi le
canon du Nouveau Testament et les églises centrées sur la Parole
autour desquels ils pouvaient s'unir. Jésus ressuscité
établit le Fondement de Foi, basé sur les quatre cents ans de
persécution. Puis, à travers l'unité des chrétiens
avec lui, le Fondement de Substance fut également réalisé,
ouvrant le chemin pour la Seconde Venue du Messie.
a. La période des Juges
Une fois entrées en Canaan, les douze tribus d'Israël ne
parvinrent pas à s'unir, mais au contraire, chacune réclama un
territoire et nomma un Juge pour les diriger. Un système féodal,
à la fois économique et politique, fut créé,
où les Juges occupaient la fonction de prophète, de
grand-prêtre et de roi. Cette époque, caractérisée
par le chaos et la désunion, dura quatre cents ans. Les tribus,
affaiblies par leurs querelles, étaient constamment menacées par
les belliqueux Philistins ; et le peuple influencé par le paganisme
des tribus cananéennes tomba souvent dans l'infidélité et
la corruption.
b. La période des Patriarches
Après avoir été érigé en religion
d'état de l'Empire romain, le christianisme, au lieu de rester uni, se
divisa en cinq centres distincts ou Saints-Sièges (Rome, Constantinople,
Antioche, Jérusalem et Alexandrie) qui rivalisèrent entre eux
pour établir leur pouvoir et leur influence sur le monde
chrétien. Chaque Siège était dirigé par un
Patriarche qui, comme les Juges des tribus israélites, tenait le
rôle de prophète, de grand prêtre et de juge civil. Pendant
ces quatre cents ans un système féodal se développa. Le
christianisme fut aussi la cible d'attaques tant militaires que spirituelles.
D'un côté, les tribus germaniques du nord constituaient un danger
constant, d'autre part, avec le développement de l'islam, les Arabes
devinrent un peu plus tard une menace organisée au sud. Spirituellement,
les chrétiens furent tentés par de nombreuses influences
païennes des tribus germaniques de même que par l'apparition
d'hérésies au sein de l'Eglise.
a. Le royaume uni d'Israël
A la fin de la période de quatre cents ans des Juges, les tribus
israélites finirent par s'unir autour d'un roi commun, inaugurant la
période de cent vingt ans du Royaume Uni d'Israël. Trois rois
régnèrent pendant quarante ans chacun : Saül, David et
Salomon. C'est à cette époque que le temple symbolisant le Messie
fut construit. Sous le règne du roi Salomon, on assista à
l'épanouissement de la connaissance et de la culture et à
l'évolution vers un royaume uni dans la foi.
C'est le prophète Samuel qui couronna le roi Saül, montrant ainsi
que l'autorité du roi vient de Dieu. Il ne s'agit pas de la simple
autorité revendiquée par quelqu'un sur la base de son pouvoir,
mais d'une autorité donnée par un prophète,
représentant la volonté de Dieu. Si prophète et roi
peuvent s'unir, alors peut s'instaurer une véritable unité
nationale entraînant paix et prospérité. Malheureusement
l'entente initiale entre eux ne dura pas et tout au long des règnes de
ces trois monarques, il y eut constamment des tensions entre roi et
prophète.
Le roi avait la responsabilité d'établir le Fondement de Foi en
offrant le temple dont la construction dura quarante ans. Le Fondement de
Substance pouvait être établi si le peuple s'unissait au roi, ce
qui aurait permis la Venue du Messie.
Hélas, sous le règne de Salomon, le temple fut souillé,
car ce roi y autorisa l'adoration d'idoles. Il avait de nombreuses femmes de
cultures différentes qui apportèrent avec elles les idoles de
leurs cultes païens. Ce qui eut pour conséquences l'effondrement de
l'unité, la perte de la foi et la destruction du Fondement pour le
Messie.
b. Le royaume chrétien uni
Dans un parallèle remarquable avec le couronnement du roi Saül par
le prophète Samuel deux mille ans auparavant, le pape Léon III
couronna Charlemagne, empereur de l'Empire Romain en l'an 800,
établissant ainsi un royaume chrétien uni.
Charlemagne se comparait lui-même au roi David. Selon les annales de
cette époque, il déclara vouloir établir une
souveraineté chrétienne. Il rassembla à cet effet des
érudits, des artistes et des professeurs provenant de toutes les cours
d'Europe. On qualifie cette période, de Renaissance carolingienne,
à cause de l'épanouissement de la civilisation et du
développement de la connaissance qui la caractérisent. Ce fut une
époque de paix et de prospérité telle que l'Europe n'en
avait pas connue depuis la Chute de l'empire romain. L'espoir de Dieu
était que la foi et la culture se développent et servent de
fondement pour la réalisation de Son idéal.
A cette époque, l'empereur avait la responsabilité
d'établir le Fondement de Foi en vivant en conformité avec la
Parole de Dieu durant une période de quarante ans. Puis, le peuple
s'unissant à lui, le Fondement de Substance aurait été
établi, ouvrant ainsi le chemin pour le Retour du Messie.
L'empereur devait recevoir la Parole de Dieu à travers le Pape et sur
la base de cette unité, Dieu aurait pu étendre Son fondement et
préparer la Seconde Venue. Malheureusement, il y eu des tensions et des
conflits constants entre les deux. Le fils et les petits-fils de Charlemagne ne
partagèrent pas la vision paternelle et finalement l'empire sombra dans
la division. L'unité fut détruite, la corruption et le manque de
foi s'installèrent et le Fondement pour le Messie fut perdu.
a. Les royaumes divisés d'Israël et de
Juda
Il y eut ensuite dans l'histoire d'Israël la période des royaumes
divisés. Le royaume d'Israël au nord était constitué
de dix tribus et celui de Juda au sud, de deux tribus. Ce dernier était
dans une position relativement plus proche de Dieu parce que resté
fidèle aux prophètes et à l'idéal du temple,
comparé aux tribus d'Israël qui s'adonnaient aux cultes
païens, allant jusqu'à sacrifier leurs propres enfants aux
idoles.
Pendant quatre cents ans, Dieu envoya de nombreux prophètes du sud vers
le nord pour appeler le peuple à se repentir dans l'espoir de
réunir la nation sous Sa volonté. Tristement, les gens corrompus
d'Israël ridiculisèrent, rejetèrent, et allèrent
jusqu'à tuer les prophètes à maintes reprises. Finalement,
en 722 av. J-C. le royaume d'Israël fut détruit par les Assyriens.
Dieu continua à oeuvrer avec le royaume du sud, mais là aussi les
gens commencèrent à sombrer dans la corruption et
l'impiété. Le royaume de Juda fut détruit à son
tour ainsi que le temple, lorsque les Babyloniens l'envahirent en 586 av. J-C
.
b. Les royaumes divisés des Francs et des
Germains
L'empire fut divisé entre les descendants de Charlemagne. Il
resta néanmoins dans la famille de celui-ci jusqu'au couronnement de
Henri Ier, roi de Germanie. A partir de l'an 919, il y eut une division nette.
Les Francs à l'Ouest et les Germains à l'Est vivaient comme deux
entités distinctes.
Pendant cette période de quatre cents ans, de nombreux
réformateurs apparurent en Europe, appelant l'Eglise au repentir. Ce fut
l'époque de la création des grands ordres monastiques :
clunisien, cistercien, franciscain et dominicain. Cependant, leur message et
leur exemple ne furent pas suivis. La hiérarchie de l'Eglise, y compris
la papauté, s'enfoncèrent dans la corruption morale et
financière. L'Eglise se soucia plus de son pouvoir et de son influence
temporelle que de sa responsabilité à préparer les hommes
à la Seconde Venue du Messie.
De 1096 à 1300, l'Eglise organisa sept croisades supposées
"sauver" Jérusalem des infidèles musulmans, mais cela ne fit
qu'affaiblir davantage encore la position de la papauté et du
christianisme. Une des croisades revenant de Jérusalem, aboutit à
la mise à sac de Constantinople, contribuant à diviser l'Orient
et l'Occident chrétiens. Ce qui provoqua le premier grand schisme de la
chrétienté, entre l'Eglise orthodoxe de l'Est et l'Eglise romaine
catholique en l'an 1054.
a. La captivité babylonienne et le retour
Avec la destruction du royaume de Juda au sud, l'élite du peuple
d'Israël fut déportée à Babylone durant soixante-dix
ans, et le retour à Canaan s'étala sur cent quarante ans. Ce fut
une époque de grand découragement et de lutte.
Cet intervalle de deux cent dix ans reflète celui des vingt et un ans
d'exil de Jacob lorsqu'il était en conflit avec Esaü. Le chiffre
vingt et un exprime l'idée d'exil. Le peuple élu resta en
captivité à Babylone, jusqu'au moment où les Perses
conquirent l'empire babylonien et libérèrent les Juifs. Cet
épisode douloureux les amena à méditer sur leur sort. "On
nous a affirmé que nous étions le peuple élu, se
disaient-ils, or nous sommes de nouveau exilés. Que s'est-il
passé ?" Après ce temps de réflexion, les Juifs
retournèrent dans leur patrie avec une conviction renouvelée.
Cependant, après le retour d'exil, l'unité et l'harmonie
parfaites ne régnèrent pas parmi le peuple élu. Ce ne fut
que lorsque des réformateurs apparurent, tels que les prophètes
Malachie et Esdras, que le peuple d'Israël se mit à reconstruire le
temple et à vivre à nouveau en observant la Parole de Dieu.
b. La captivité du Pape et son retour à Rome
L'échec de la période précédente eut pour
résultat l'exil de la papauté en 1309. Dans le cas d'Israël,
quand le peuple refusa de se repentir et de changer de comportement,
Israël fut détruite et son élite emmenée en
captivité à Babylone. Cette fois, le Pape lui-même, en tant
que représentant des chrétiens, fut emmené en exil en
Avignon par le roi Philippe le Bel. Les historiens ont appelé cet
épisode "la captivité babylonienne de la papauté". La
papauté y resta près de soixante-dix ans jusqu'à ce que le
Pape Grégoire XI la ramenât à Rome en 1377. Ce fut une
époque de grand découragement et de conflit partout en Occident.
Pendant l'exil du Pape, la peste noire ravagea l'Europe, éliminant
près des deux tiers de sa population.
Même après le retour de la papauté à Rome, la
confusion et la corruption se poursuivirent. A un certain moment, il y eut
même trois papes, chacun donnant à l'Eglise des directives
contradictoires. Des réformateurs tels que Jan Hus et John Wycliff
tentèrent de réformer l'Eglise de l'intérieur, mais se
heurtèrent à une forte opposition de la part de la
hiérarchie. On en fit même des martyrs. L'Inquisition espagnole,
qui compta des milliers "d'hérétiques" pour victimes, atteignit
son sommet au seizième siècle. En 1453, Constantinople tomba
entre les mains des musulmans. Bientôt, une série
d'événements allait affecter fondamentalement le cours des quatre
cents années suivantes.
a. La période de préparation pour le
Messie
Dans cette période finale de quatre cents ans, l'attente du Messie
devint réalité dans la vie des Israélites. Le temple fut
reconstruit, ce qui était très important pour le peuple
élu en tant que symbole d'unité. Les réformateurs
insistaient sur la valeur de la loi mosaïque et sur le respect de la
Thora. La foi devint une affaire de conscience individuelle.
Ce dernier point est important, car le Messie s'adresse en premier lieu aux
individus, leur demandant de s'unir à son message. Cela implique un
choix individuel car on doit décider soi-même d'accepter ou non de
répondre à ce défi. C'est pour cela que Dieu a
inspiré les réformateurs afin qu'ils insistent davantage sur
l'obéissance de l'individu à sa foi et à la loi
plutôt qu'à la hiérarchie religieuse. On peut aussi
observer à cette époque la préparation d'un environnement
extérieur pour le monde idéal.
Le Royaume des Cieux ou monde idéal n'est pas une sphère
où seule compte la religion ; que les hommes soient simplement
pieux ou fidèles ne suffit pas pour construire un tel règne. Le
seul but de la religion est de réconcilier les hommes avec Dieu. Dans
l'univers idéal, il y aura vraisemblablement peu de rites religieux, car
la vraie demeure de Dieu est le coeur de l'homme.
Dans la dernière période de quatre cents ans, on observe un
formidable développement de l'environnement extérieur. Dans
l'empire grec, puis dans l'empire romain, la science et la technologie prennent
leur essor. Cela est important en tant que fondement extérieur pour
l'idéal de Dieu. Par ailleurs, partout dans le monde, vers 600-500 av.
J-C., on assiste à une floraison de spiritualité et de
philosophies (Bouddha, Confucius, Zoroastre, Lao-Tseu, Platon, Aristote,
Socrate, etc.). Ce fut une époque à nulle autre pareille qui
fomenta un débat d'idées sur la vie, sur Dieu et sur le but de
l'existence humaine.
Si le Messie vient pour apporter des réponses à
l'humanité, il est important que les individus s'interrogent sur les
problèmes essentiels. Si les hommes ne s'intéressaient
qu'à l'existence physique et à leur satisfaction quotidienne,
alors les grandes idées n'auraient nulle signification. Ce n'est que
lorsqu'il existe des penseurs qui stimulent et encouragent les gens au moins
à réfléchir à ces questions fondamentales que les
idées profondes ont une chance d'être reçues.
Quand Jésus arriva, le Fondement pour le Messie était
prêt. Jean-Baptiste vint avec la mission d'établir le Fondement de
Foi sur la base des quatre cents ans de préparation. Si le peuple
s'était uni à lui, centré sur la volonté de Dieu,
le Fondement de Substance aurait été établi,
préparant le chemin pour Jésus. Et si Jésus avait
été reçu, Rome aurait joué un rôle
primordial : les moyens de communication et de transport étaient
développés dans tout l'Empire romain et les idées de
Jésus s'y seraient répandues très rapidement. L'Empire de
Tibère constituait une base extérieure pour que
s'établisse une certaine forme de société idéale.
Cependant, comme nous l'avons vu, Jésus ne fut pas accepté. Quoi
que Dieu veuille accomplir, c'est à l'homme qu'incombe la
responsabilité de répondre à Son attente.
Dans un sens, la question n'est pas qu'il n'existe personne pour croire en
Dieu, mais plutôt qu'il n'y en a pas assez en qui Dieu puisse croire. Il
est plus difficile pour Dieu de croire en l'homme que pour celui-ci de croire
en Dieu, car Dieu n'a jamais trahi personne alors qu'il n'a cessé
d'être trahi par les hommes ; rares furent ceux qui agirent selon
l'inspiration divine !
Jésus était un homme rempli d'amour et de foi, mais il fut
rejeté. Il défia les chefs religieux du peuple élu qui
devinrent jaloux et se liguèrent contre lui. La première personne
qui aurait dû unir le peuple avec lui, Jean-Baptiste, échoua dans
sa mission. Ce qui eut pour conséquence désastreuse le rejet de
Jésus par le peuple d'Israël pourtant préparé par
Dieu à recevoir le Messie. Dès lors, les deux mille ans de
fondement depuis Jacob furent perdus et durent être restaurés par
un nouveau peuple élu, les chrétiens.
b. La période de préparation pour la Seconde
Venue
L'année 1517 marque le début de la Réforme protestante.
Commencée avec Luther, elle s'étendit au reste de l'Europe avec
Calvin et Zwingli. Grâce à la Réforme, Dieu fit une
percée à travers les barrières érigées par
l'Eglise catholique corrompue et fit progresser Sa Providence en
établissant le Fondement pour le Messie.
Luther soulignait l'importance de la Bible ; son slogan était
"Sola scriptura" (seulement les Ecritures). Si quelque chose n'était pas
dans les Ecritures, cela n'était pas vrai. Ainsi, les rituels,
l'organisation et la lourde structure centralisée de l'Eglise
n'étaient pas nécessaires selon Luther, pour mener les hommes
vers Dieu, vers une foi authentique. On pouvait construire une relation
personnelle avec Lui sur la seule base de la Bible.
L'une des premières conséquences de la Réforme
protestante fut la traduction de la Bible en diverses langues
européennes, de manière à ce que les gens ne soient plus
dépendants de ceux qui leur racontaient la Bible et
l'interprétaient pour eux. Chaque individu pouvait désormais la
lire et tirer ses propres conclusions. La foi devenait ainsi une affaire de
conscience individuelle. Lorsque le Messie apparaîtra, il viendra comme
un maître inspirant les hommes à répondre à son
enseignement ; cela ne sera possible que s'ils ont une certaine base
individuelle de compréhension. C'est en ce sens que l'apport de la
Réforme protestante fut déterminant.
Dans l'histoire d'Israël, pendant la période de préparation
pour le Messie, on constate un développement de la philosophie, de la
culture, de la science et de la technologie. De même, dans l'histoire du
christianisme, pendant la période de préparation pour la Seconde
Venue, les progrès de la science et de la technologie ont fait un bond
énorme en avant préparant l'environnement extérieur ;
notamment au début du vingtième siècle, les moyens de
communication et de transport connurent un développement prodigieux.
Par ailleurs, depuis 1517, un travail de préparation spirituelle sans
précédent a été effectué dans le monde
entier grâce au mouvement missionnaire mondial et au renouveau du
christianisme à travers des groupes tels que les piétistes en
Allemagne, les méthodistes en Angleterre, les puritains et les quakers
en Amérique et les slavophiles en Russie. Quel est le sens de tout
cela ?
Ces principes récurrents et ces parallèles suggèrent que
le fondement est établi pour que l'homme puisse créer une
société idéale. Beaucoup de barrières ont disparu
et les communications entre les peuples deviennent chaque jour plus pratiques.
On constate également un souci et un respect croissant de
l'environnement. Ce sont là les signes précurseurs d'une
ère nouvelle déjà commencée mais pour qu'ils se
concrétisent, il faut un axe central, le Messie.
Avant le Retour, des personnes en position de Jean-Baptiste établiront
le Fondement de Foi sur la base des quatre cents ans de préparation. Le
Fondement de Substance sera ensuite établi par les chrétiens unis
autour de ces nouveaux Jean-Baptiste, ouvrant ainsi la voie de la Seconde
Venue.
Nous pouvons voir que Dieu a oeuvré durant près de deux mille
ans pour préparer les Juifs à recevoir le Messie, puis, du temps
de Jésus jusqu'à nos jours, pendant près de deux mille ans
supplémentaires. Dans l'intervalle de Jésus jusqu'au Retour, la
période de préparation des quatre cents ans pour la Seconde Venue
a commencé en 1517 avec Martin Luther. Cela signifie que 1917 devrait
être l'année de la naissance du Messie.
Cependant, si nous observons ces phases de temps, on ne peut pas en
déduire avec une absolue précision l'année où le
Messie doit venir. La première période d'Abraham jusqu'à
Jésus concerne l'histoire du peuple juif, à l'époque de
l'Ancien Testament. Il s'agit de révélations de Dieu à
l'homme et chaque intervalle a une durée biblique exacte.
La seconde période, qui se rapporte à l'histoire de l'Occident
chrétien de Jésus à nos jours, n'est pas biblique.
Là, les dates ne correspondent pas précisément aux
années de la Bible, mais sont souvent décalées de quelques
années. Par conséquent, le fait d'ajouter quatre cents ans
à 1517 ne prouve pas que 1917 est l'année exacte. D'Abraham
à Jésus, le total de toutes les années bibliques
(400+400+120+400+210+400) donne 1930. Pour cette raison, le Principe de
l'Unification soutient que la période entre 1917 et 1930 est
l'époque où le Messie devra apparaître sur la terre.
L'objet principal de cette étude est de souligner que Dieu est vivant
et qu'Il a oeuvré derrière le décor de l'histoire
jusqu'à nos jours. Selon le Principe, nous vivons à une
époque où Dieu veut envoyer le Messie au monde. Dans le
passé, à maintes reprises, les hommes ont essayé de vivre
selon leurs idéaux, leurs espoirs et leurs aspirations les plus
élevées, mais leurs efforts n'ont abouti qu'à la
frustration. Si nous vivons à une époque aussi importante que
celle du Retour, cela signifie que nos efforts pour atteindre l'idéal
ont de réelles chances de porter leurs fruits, d'aboutir à des
résultats concrets. Si nous travaillons ensemble, nous pouvons vraiment
avancer vers la réalisation d'un monde de paix et d'harmonie où
tous nos idéaux seront accomplis.
Il est l'oeuvre individuelle, exclusive et bénévole de Damian Anderson et Jean-Philippe Odent