Rapport réalisé par la
FÉDÉRATION DES FEMMES
POUR LA PAIX MONDIALE
Alexandre Soljenitsyne
Dans les années soixante-dix, aux Etats-Unis, la Commission sur l'Obscénité et la Pornographie avait conclu non seulement que la pornographie n'est pas dangereuse, mais qu'elle a même un rôle positif, comme exutoire aux fantasmes d'agressivité sexuelle. Elle peut déculpabiliser la sexualité, disait le rapport, et jouer un rôle éducatif. D'une manière plus détaillée, les conclusions étaient :
Cette théorie pseudo-scientifique de la <<catharsis>> fut lancée par Seymour Feshbach dès 1955 aux Etats-Unis. Elle est aujourd'hui abandonnée par l'ensemble des sociologues, y compris par son auteur (Feshbach y renonça en 1967).
Malgré le fait que le Sénat américain rejeta comme insuffisamment fondé le rapport de cette commission par un vote à 60 contre 5, il fut constamment cité dans toutes sortes d'occasions, par les médias aussi bien que par les avocats défenseurs des pornographes. Il faut remarquer qu'en 1970, la pornographie se limitait à la pornographie dite douce, représentant surtout des corps nus de femmes, et non pas des actes sexuels. On ne trouvait encore que très peu de hard-core sur le marché.
Mais, à la faveur de ce rapport complaisant, il y eut un éclatement, dans les années 70, de l'obscénité aux USA. Quelques chiffres ne seront pas de trop pour nous aider à saisir l'ampleur du phénomène. En 1983, on comptait déjà quelques 80 revues du genre Playboy ou Penthouse ; 18 000 points de vente pour des publications obscènes ; 800 théâtres pour adultes, et douze chaînes de télévision pornographiques. Quel fut le résultat, aux Etats-Unis, de cette massification de la pornographie ? Le premier résultat fut une escalade très rapide dans le sens de la déviation et de la perversion sexuelles. Le nu intégral est, en effet, rapidement devenu banal. C'est ensuite la représentation d'accouplements normaux qui est frappée d'insignifiance, de fadeur.
Pour continuer à susciter un trouble et un émoi chez le consommateur, il devient nécessaire de lui offrir une représentation aussi crue que possible des fantasmes les plus obscurs : triolisme, sadomasochisme, sodomie, pédophilie, biophilie (relation sexuelle avec des animaux), pour ne citer que les plus raisonnables. Par des cris et des grimaces exprimant une jouissance extrême, les acteurs auront vite fait de dévaluer, aux yeux du consommateur, une sexualité plus classique.
Une première analyse très simple permet immédiatement de comprendre la grossière malhonnêteté de l'argument selon lequel les images pornographiques n'ont pas d'influence négative sur les comportements. On peut reprendre la remarque pleine de bon sens que fait Michael Medved dans son livre Hollywood versus America, où il dénonce les méfaits de la violence et du sexe au cinéma. Aux producteurs et distributeurs de films, qui persistent à nier l'effet de leurs images sur les comportements, Medved répond très justement :
Tous les professionnels de l'image connaissent en effet le pouvoir suggestif de l'image. Est-ce que montrer une belle voiture a un effet de catharsis, c'est-à-dire dispense le spectateur d'en acheter une en lui donnant une satisfaction mentale suffisante ? Non. Au contraire, cela l'incite à acheter, à passer à l'acte. Sinon, les publicistes se garderaient bien d'utiliser ces méthodes. D'autre part, le sexe et l'érotisme, qui font appel aux émotions les plus fortes et les moins contrôlées de l'homme, ont le pouvoir d'incitation le plus fort. C'est pourquoi les publicistes s'en servent abondamment pour vendre n'importe quoi.
Or, aujourd'hui, l'image érotique et pornographique est omniprésente. Les médias, les publicistes et les producteurs de l'audiovisuel font tous appel à elle car elle est le moyen le plus sûr de vendre. Personne ne peut échapper à son spectacle journalier, même pas les enfants. Ne serait-ce que par son pouvoir subliminal, une image peut influencer durablement le psychisme même si elle n'est pas mémorisée consciemment. Que dire donc de l'influence des milliers d'images et de messages sexuels que chacun reçoit à longueur de journée ? Que dire de l'influence de ces images sur nos enfants, dont on connaît la perméabilité psychique ?
Non seulement l'érotisme, mais la pornographie même est de plus en plus banalisée, y compris ses formes les plus perverses comme le sadomasochisme. Les actrices de pornographie sont interviewées à la télé ; elles écrivent des livres, comme Brigitte Lahaye qui publia ses mémoires sous le titre Moi, la scandaleuse et fut invitée à ce titre à l'émission littéraire Apostrophe ; elles se font même élire député, comme Moana Pozzi en Italie. Si l'on glorifie les actrices et les acteurs porno, pourquoi pas les producteurs de films porno, qui sont des proxénètes mafieux ? Que penser d'une société qui donne la parole aux promoteurs du vice ?
Il ne semble plus y avoir de limites à la décence dans les médias. La confusion des valeurs est telle que l'on voit des hommes d'Eglise, comme Monseigneur Gaillot, évêque d'Evreux, censé défendre les valeurs morales et le respect de la dignité humaine, donner des interviews dans Lui, Playboy, Penthouse et le magazine homosexuel Gai Pied Hebdo..
Notre ex-ministre de la Culture, Jack Lang, donne régulièrement des interviews dans Gai Pied Hebdo, revue homosexuelle qui se situe constamment à la limite de l'illégalité en faisant la promotion de la pédophilie. A propos de la pornographie, Monsieur Lang a déclaré sur Europe 1 : <<C'est une forme d'art comme une autre, et il faudrait la développer>>.[2]
Vingt à trente ans après le début de la légalisation de la pornographie, soutenue par les prophètes de la révolution sexuelle et les experts en sexologie, la pornographie a pris une ampleur extraordinaire.
Peu de gens n'en ont pas subi les effets d'une manière ou d'une autre, et une clientèle très nombreuse la consomme à haute dose. Les chiffres d'affaires du marché du sexe ne trompent pas. Une enquête rapportée dans le rapport officiel de 1993 sur <<Les comportements sexuels en France>> montre que 47% des hommes avouent avoir vu au moins un film pornographique, 47% avouent avoir déjà lu un journal pornographique, et 10% avouent avoir utilisé le Minitel rose. Les pourcentages pour les femmes sont 23%, 19% et 3%. Pour les 18-19 ans, les pourcentages sont 57%, 46% et 17%.[3] La question n'a pas été posée aux mineurs et pourtant, il serait intéressant de savoir combien d'enfants ont déjà ouvert un magazine pornographique, ou même ont regardé les vidéos porno de leurs parents. Tout adulte connaît la rémanence des images sexuelles dans le psychisme, c'est-à-dire leur tendance à s'incruster profondément dans la mémoire ; mais cet impact est encore plus grand chez les enfants, et l'on sait que les scènes sexuelles ont sur les enfants un caractère traumatique.
Tous les experts, aujourd'hui, dressent un bilan très négatif de la pornographie. Nous allons citer en particulier deux rapports importants, l'un américain et datant des années 80, le Rapport Meese, et l'autre datant de 1994 et émanant du Parlement Européen. Malheureusement, malgré ces rapports, rien n'est fait pour enrayer ce mal, qui prolifère au contraire de manière croissante.
L'une des raisons est que la pornographie est devenue un marché florissant et que des intérêts très importants y sont impliqués. La pornographie est un marché lucratif. En Allemagne en 1992, le chiffre d'affaires global rien que pour le commerce des vidéos cassettes pornographiques s'élevait à près d'1 milliard de DM.[4] Aucun magasin de location de vidéocassettes ne peut aujourd'hui survivre sans proposer de la pornographie, puisque celle-ci représente près de 40% du marché de la vidéo. Et, après le sexe, ce sont les films d'horreur et de violence qui se louent le plus. On estime qu'il se vend environ 1,5 million de vidéos pornos chaque année en France.[5]
Or, il est notoirement connu que le marché de la pornographie est contrôlé par les mêmes criminels qui contrôlent le marché de la prostitution et de l'esclavage sexuel. Comment pourrait-il en être autrement ? Ces groupes sont d'ailleurs souvent les mêmes que ceux qui contrôlent le marché de la drogue.
Ce marché, aujourd'hui, est entièrement banalisé et légal. Par exemple, à Copenhague au Danemark, un salon de la pornographie, le Salon Erotica 2000, attire des milliers de gens. Il reçoit même des subventions du ministère de la Santé, sous réserve qu'on y encourage les méthodes de prévention contre le Sida.[6]
La sexualité est quelque chose qui touche les couches profondes de la personnalité. On ne peut donc pas la traiter comme un simple divertissement inoffensif. De nombreuses études ont montré que la pornographie agit comme une drogue très puissante sur les hommes.
Dans une entrevue à France-Soir, le Docteur René Salinger, neuropsychiatre, explique l'influence de la pornographie :
Le premier résultat de l'idéologie pornographique est de déstabiliser peu à peu les rapports naturels de l'homme avec sa propre sexualité. La sexualité finit par devenir une fin en soi, comme la drogue ; elle engloutit peu à peu le consommateur dans la spirale de la dépendance. La pornographie crée de nouveaux besoins, de nouvelles curiosités et, ce faisant, elle incite ses adeptes à abandonner une sexualité normale.
Patrick Carnes, fondateur de l'association Sex Addicts Anonymous, affirme qu'entre 7 et 14 millions d'Américains souffrent du syndrome de la dépendance au sexe. Dans la majorité des cas, il s'agit de consommateurs de pornographie qui deviennent progressivement clients de la prostitution. De nombreux maris et pères de famille contactent cette association après avoir pris conscience que leur vice détruit leurs rapports avec leurs femmes et leurs enfants. En effet, ces hommes sont tellement mentalement conditionnés par l'imagerie pornographique que leurs fantasmes de violence sexuelle envahit leurs rapports familiaux. Dans d'autres cas, ils perdent au contraire tout intérêt affectif pour leur femmes et leurs enfants.
Puisque la pornographie est une drogue, la différence entre pornographie douce et pornographie dure est à rapprocher de la différence entre drogue douce et drogue dure. La drogue douce est, dans de nombreux cas, la porte vers la drogue dure. De même, la pornographie douce (Lui, Playboy, etc.) est la porte vers la pornographie dure, qui est elle-même la porte vers la criminalité sexuelle. Du reste, la différence entre pornographie douce et dure tend à disparaître puisque des magazines en vente dans les kiosques, comme Penthouse, montrent des scènes de rapports sexuels avec gros plan sur les organes sexuels, et appartiennent donc à ce qui était jadis (il y a seulement quelques années) réservé aux magasins spécialisés. La pornographie sadomasochiste est également maintenant très banalisée et s'affiche sur les couvertures de magazines et les placards publicitaires. Quant à la pornographie douce, jadis la spécialité des magazines dits de charme, elle est aujourd'hui omniprésente, dans le cinéma et la publicité. Dans les grandes villes, tout le monde en consomme des doses non négligeables chaque jour, à moins de se priver de télévision, de cinéma et de marcher dans la rue en regardant ses chaussures.
La sexualité est une chose très sérieuse. Elle touche aux couches les plus profondes de l'être humain. Par conséquent, tout ce qui touche à la sexualité ne peut jamais être traité légèrement. L'idée que la sexualité peut faire l'objet d'un divertissement inoffensif est une grave erreur. Le propre d'un divertissement, c'est de ne pas avoir de conséquences profondes sur le psychisme. Or, toute activité sexuelle, même purement mentale, affecte profondément le psychisme, et ce de manière durable.
Pour comprendre pourquoi la pornographie contribue beaucoup à la destruction des couples et des familles, il ne suffit pas de constater ses dégâts, comme nous venons de le faire. Il faut aller plus loin dans notre compréhension des mécanismes psychiques liés à la pornographie.
En effet, l'accoutumance à l'érotisme et la pornographie a tendance à hypertrophier la pulsion sexuelle, qui devient alors constamment susceptible d'être éveillée. L'homme drogué à la pornographie, douce ou dure, projette ses fantasmes sexuels sur tout ce qu'il rencontre. Le plus grave est le cas de pères de famille. Non seulement il projette ses fantasmes sur sa femme, mais bien souvent son attachement affectif envers ses enfants s'érotise. C'est pourquoi de nombreux pères de famille qui consomment de la pornographie en viennent à abuser sexuellement de leurs enfants.
La sexualité est essentiellement une activité relationnelle. Elle est toujours une relation entre une personne et une autre. La pornographie, tout comme l'érotisme en général, est une relation entre moi et une personne imaginaire, une personne de papier ou d'écran de télévision. C'est donc une sexualité fantasmée, c'est-à-dire une relation purement mentale avec un fantasme. On peut dire également que c'est une sexualité narcissique ou encore masturbatoire, c'est-à-dire une relation sexuelle avec soi-même. La pornographie accentue ce phénomène car elle est la représentation d'un plaisir sexuel totalement irréel, qui n'existe pas dans la réalité, et que l'homme ne peut pas satisfaire d'une manière réelle. Il se coupe donc de la réalité et ne vit qu'au niveau du fantasme. Lorsqu'une personne développe une accoutumance à la pornographie, toute sa vie sexuelle se métamorphose : de relationnelle, elle devient fantasmatique. Un tel homme devient incapable de vivre sa sexualité comme un acte d'amour entre lui et sa conjointe. C'est pourquoi il perd tout désir vis-à-vis de sa femme et petit à petit détruit son couple. S'il n'a pas encore de famille, il détruit son potentiel d'époux.
De nombreux témoignages cités par le rapport Meese (voir plus loin) confirment que la pornographie mène le consommateur à une désagrégation quasi-schizoïde de la sexualité : tétanisé par ses lectures et spectacles pornographiques, l'homme s'enferme peu à peu dans un univers masturbatoire, perdant tout intérêt pour son épouse, ses enfants, les responsabilités de la vie familiale et affective. La pornographie est à l'origine, directement ou indirectement, de nombreux divorces. Elle favorise la progression de l'homosexualité, de la bisexualité, de la sodomie, de la prostitution, et donc contribue à la progression du Sida.
En effet, les fantasmes nourries par la pornographie sont des fantasmes de relations sexuelles adultères. Pire, le désir qui s'y trouve exacerbé est celui de l'anonymat complet : avoir une relation avec une ou plusieurs femmes totalement inconnues, sans aucun respect de ces femmes comme personnes, mais avec le plaisir pervers de les traiter comme objet. Ce fantasme, qui ne peut être satisfait avec sa propre femme que l'on connaît bien, amène des maris à rechercher des relations adultères. Plus fréquemment, c'est vers le marché de la prostitution qu'ils se tournent, ajoutant au fait de tromper leur femme le fait d'épuiser les ressources économiques de leur foyer.
Le développement, ces dernières années, de la pornographie homosexuelle, n'est pas pour rien dans le développement de la prostitution homosexuelle, ou de l'homosexualité tout court. Le Docteur Roger Henrion, spécialiste du Sida, révélait dans une interview :
Toute expérience sexuelle, même mentale, laisse une empreinte psychique très forte. C'est pourquoi les souvenirs d'images sexuelles sont extrêmement vivaces. Dans le cas de ma vie sexuelle avec la personne à qui j'ai voué ma vie, cette très forte mémorisation des émotions liées à la sexualité contribue à consolider l'amour et l'attachement affectif entre les époux. Cependant, dans le cas de l'érotisme et de la pornographie, les souvenirs tendent à interférer avec ma vie sexuelle, ce qui a pour conséquence que ma relation avec la personne que j'ai choisi pour partager ma vie va être influencée par ces images et ces fantasmes : je vais inconsciemment et irrésistiblement projeter sur elle ces images et ces fantasmes. Le problème est d'autant plus grave que j'ai en moi des images pornographiques impliquant la violence et l'humiliation sexuelle, mais toute forme d'érotisme, même "doux", a le même effet.
On parle beaucoup, ces derniers temps, de la "prostitution conjugale", c'est-à-dire de relations entre maris et femmes où le sexe est un instrument de pouvoir. Récemment, l'affaire Lorena Bobbitt a fait grand bruit aux Etats-Unis. Cette jeune femme, régulièrement humiliée et agressée sexuellement par son mari, l'a, dans un geste de folie, castré. Reconnaissant ses circonstances atténuantes, les juges l'ont acquitté, et l'opinion publique l'a également largement soutenue. La raison est que la violence et l'abus sexuel dans les mariages est chose courante. De nombreux maris, intoxiqués à la pornographie, projettent sur leurs femmes les fantasmes dont ils sont abreuvés.
En 1986, le rapport de la Commission Meese sur la Pornographie, commandé par le gouvernement américain et publié par le Département Fédéral de la Justice des Etats-Unis, faisait le point sur l'influence de la légalisation de la pornographie sur la criminalité sexuelle aux Etats-Unis. Ce rapport montre le rôle central de la pornographie dans le développement de la violence sexuelle.[8] Des statistiques montrent une nette augmentation des viols dans les Etats où la pornographie est la plus tolérée et la plus répandue.
Selon une enquête faite dans les prisons, 77% des pédophiles ayant molesté des petits garçons et 87% de ceux qui ont molesté des petites filles ont avoué le rôle déterminant de la littérature pornographique sur leurs pensées et leurs comportements. D'autre part, Ken Lanning, spécialiste de la pornographie au FBI, a révélé devant la commission Meese que lorsque des policiers perquisitionnent chez un délinquant sexuel, ils trouvent presque toujours chez lui une abondance de matériel pornographique. Un rapport de la police du Michigan montre que dans 40% des crimes sexuels, le criminel a avoué avoir utilisé du matériel pornographique juste avant de passer à l'acte.
Des enquêtes faites sur des groupes d'étudiants par la commission Meese ont montré qu'une consommation assez massive de matériel pornographique modifie l'image que l'on se fait de la femme et rend indulgent vis-à-vis du viol.
Mais sans doute avons-nous la preuve la plus définitive, et la plus terrifiante, de l'enchaînement qui conduit inéluctablement du sexe à la violence dans ce que l'on appelle, outre-Atlantique, le snuff. Ce vocable désigne des films pornographiques où les actrices, après avoir été humiliées de la plus abjecte manière, sont littéralement exterminées en direct. Plusieurs scandales ont déjà éclaté, avec la découverte de cadavres ensevelis près des lieux où ces horribles massacres avaient été filmés.
Sachant tout cela, comment nier le rôle prépondérant de la pornographie dans l'augmentation vertigineuse de la criminalité sexuelle dans les pays développés. Rappelons qu'en France, entre 1985 et 1990, le nombre des plaintes pour viol a augmenté de 62%, ce qui représente un taux de croissance annuel de 9%. Selon le rapport sur Les comportements sexuels en France de 1993, environ 1 femme sur 20 (5%) dit avoir été victime de rapports sous la contrainte. Pour les femmes entre 20 et 34 ans, le taux est de 7%. Dans 77% des cas, cette agression sexuelle eut lieu avant 18 ans ; dans 67% des cas avant 15 ans ; dans 25% des cas avant 12 ans. Tous ces chiffres ont doublé en 20 ans.[9] Un autre rapport spécialisé sur <<Les enfants victimes d'abus sexuels>>, donne des pourcentages encore plus élevés : selon ce rapport, en France 7,8% des femmes et 4,6% des hommes déclarent avoir subi un ou plusieurs abus sexuels avant l'âge de 18 ans.[10]
Aux Etats-Unis, il y a eu un accroissement de 526% des viols entre 1960 et 1986. Elisabeth Holzman, Procureur Général de Brooklyn, écrivait en mai 1989 dans le New York Times :
Le 23 septembre 1993 s'est tenu au Parlement Européen une séance spéciale sur le problème de la pornographie, avec communication du <<Rapport de la commission des libertés publiques et des affaires intérieures sur la pornographie>>. Tout comme le Rapport Meese, la commission du Parlement Européen reconnaît que :
Le rapport de la commission du Parlement Européen conclue :
Le Point du 24 octobre 1988 rapportait le témoignage d'un policier de la Brigade des stupéfiants et du proxénétisme (BSP), l'ancienne Brigade Mondaine :
Le témoignage d'un grand criminel, Ted Bundy, exécuté sur la chaise électrique à Starks, dans l'Etat de Floride, le 24 janvier 1989, pour le viol et l'assassinat de 28 jeunes femmes, éclaire de manière saisissante les dommages irréparables causés par l'accoutumance pornographique. Dans une interview filmée à la veille de son exécution, ce jeune homme d'allure avenante décrit la spirale fatale dans laquelle il s'est trouvé entraîné.
L'effet de la pornographie est d'autant plus fort sur les enfants et adolescents, qui sont plus réceptifs aux images. C'est pourquoi on observe aujourd'hui, dans tous les pays d'Europe, une augmentation très nette du nombre de violeurs mineurs. Pour la seule ville de New York, il y avait eu en un an une augmentation de 27% des arrestations de violeurs de moins de 18 ans, et une augmentation de 200% des arrestations de violeurs de moins de 15 ans. [15]
Dans l'émission La marche du siècle du mercredi 22 septembre 1993, une jeune femme témoignait avoir été violée par quatre adolescents de 16 ans. Pas un instant, au cours de cette émission, fut levée la question : pourquoi des adolescents en viennent-ils à ces extrêmes ? En Bretagne, pendant l'été 1991, une fillette de 14 ans a été violée, de façon répétitive et pendant deux mois, par un groupe de onze garçons, dont huit étaient mineurs. Ces garçons n'étaient pas des jeunes à l'abandon. Plusieurs appartenaient à des familles solides. Comment ont-ils pu, jour après jour, agresser cette enfant en la menaçant de mort si elle parlait, jusqu'à ce qu'elle fit une fugue pour échapper à son cauchemar, et que, retrouvée par les gendarmes, elle se décide à parler ? Tout simplement parce qui certains d'entre ces garçons avaient des cassettes vidéo porno, qu'ils passaient et repassaient.
En conclusion, il est important de mettre en évidence le rapport qui existe entre la vente de magazines pornographiques dans les kiosques et les supermarchés et le développement de la criminalité la plus barbare. La pornographie est liée au crime à ses deux extrémités : du côté des vendeurs, qui ne sont autres que les proxénètes et les violeurs d'enfants, et du côté des consommateurs, qui sont attirés, d'abord mentalement puis physiquement, dans le cycle infernal de la sexualité violente et meurtrière.
Le rapport Meese montre que la pornographie n'est pas un problème qui concerne uniquement les adultes, puisqu'il existe 260 publications de pornographie enfantine aux Etats-Unis. La commission Meese rapporte que la stratégie usuelle pour utiliser des enfants comme matériel pornographique est de les forcer d'abord à regarder à haute dose des films pornographiques avant de les faire imiter devant la caméra ce qu'ils ont vu. Dans une majorité de cas, les parents sont complices de ces pratiques.
La commission Meese entendit le témoignage de certaines victimes de la pornographie. Par exemple, Mary Steinman :
Les données suivantes ont été rapportées et
confirmées par la Commission du Parlement Européen sur la
pornographie. Les experts de la police criminelle estiment qu'en Allemagne
de l'Ouest, 130.000 enfants sont contraints chaque année par leurs
propres parents ou par des proches à participer à la production
de matériel ou de spectacles pornographiques.
La pornographie infantile, qui met en scène des enfants, est
particulièrement lucrative car ces produits se vendent très
chers. Selon le Rapport du Parlement Européen sur la pornographie :
Selon le rapport sur <<Les enfants victimes d'abus sexuels>>
réalisé en 1992, en France 7,8% des femmes et 4,6% des hommes
déclarent avoir subi un ou plusieurs abus sexuels avant l'âge de
18 ans.[20] Dans ce même rapport, on lit
que <<l'âge où l'enfant est le plus à risque est
entre 9 et 12 ans>>, et que 6% des enfants adressés à
l'hôpital pour abus sexuels ont moins de 6 ans.[21]
La chose est d'autant plus grave que les enfants qui subissent un abus sexuel
sont souvent marqués émotionnellement à vie, au point
qu'il perpétuent plus tard les crimes qu'ils ont subis. Ainsi, 80%
des parents maltraitants ont été des enfants maltraités,
et 80% des enfants maltraités deviennent des parents maltraitants.
Une enquête a montré que, sur six sujets ayant subi une agression
sexuelle dans leur enfance, cinq sont devenus pédophiles. Deux
prostitué(e)s sur 3 disent avoir été victimes de
sévices sexuels dans leur enfance.
En Mars 1991, un magistrat du Parquet de Langon déclarait à
l'occasion de l'arrestation d'un homme qui avait enlevé et violé
une fillette :
Selon une étude citée dans un rapport du Parlement
Européen,
Quelle que soit la vérité de ces chiffres, il est certain que,
lorsque la pulsion sexuelle est artificiellement stimulée par de la
pornographie, elle devient très sensible et facilement stimulée
à toute occasion. Un homme nourri d'images pornographiques en vient
très couramment à sexuellement stimulé par des enfants, et
surtout par ses propres enfants avec lesquels il a déjà une
relation affective très forte.
D'autre part, les enfants sont les victimes rêvées des agresseurs
sexuels dopés à la pornographie, car ils sont faibles et ont
tendance à faire confiance à l'adulte. C'est une raison pour
laquelle de nombreuses personnes, respectables sous tous rapports, en viennent,
à la suite de consommation massive de pornographie, à abuser
sexuellement d'enfants.
Je voudrais citer le cas d'Alessandro Moncini, un industriel italien qui fut
arrêté par les autorités californiennes le 18 mars 1988 et
jugé pour importation de matériel <<kiddy
porn>> (pornographie infantile) aux Etats-Unis. Lors de son
procès, le juge demanda l'audition d'écoutes
téléphoniques du F.B.I., qui enregistrèrent le dialogue
suivant :
Enfin, il faut insister sur le fait que l'érotisme et la pornographie
ont un effet particulièrement néfaste sur les enfants, qui
aujourd'hui sont constamment exposés à ce spectacle
dégradant. Les enfants et les adolescents n'ont pas encore acquis la
maîtrise de leur caractère et de leur pulsion sexuelle, les deux
étant liés. Ils sont donc fortement influençables, et
toutes les images sexuelles qu'ils voient conditionne la direction qu'ils vont
donner à leur pulsion sexuelle et donc à leur affectivité.
Exposé de manière répétitive à des images de
sexualité homosexuelle ou violente, par exemple, un adolescent a plus de
chance de devenir homosexuel ou de s'engager dans une recherche excessive
d'expérience sexuelle. Sur les enfants, l'effet est encore pire, car
l'érotisme et la pornographie détruit complètement leur
sens du sacré attaché aux relations entre homme et femme, dont
l'exemple est pour eux la relation entre leur père et leur mère.
Ce spectacle viole leur pudeur naturelle et le sens de l'interdit qui leur est
indispensable pour leur développement affectif. Il détruit leur
confiance envers le monde adulte, qu'ils perçoivent comme un monde
effrayant.
Un des effets de la pornographie est d'accroître l'ampleur
de l'esclavage sexuel à travers le monde. D'abord, toutes les femmes,
les jeunes filles et les enfants utilisés comme matériel
pornographique sont véritablement des prostitué(e)s
manipulé(e)s par les proxénètes qui contrôlent le
marché. D'autre part, tous les réseaux de prostitution font
ouvertement leur publicité dans les revues pornographiques. En fait, on
peut dire que la pornographie n'est que la devanture d'un marché encore
plus sordide, le commerce non pas de l'image mais de la chair. De nombreuses
revues pornographiques, surtout homosexuelles, donnent des information sur des
réseaux de pédophiles. La pornographie est donc liée
à la prostitution du côté de l'offre, pourrait-on dire.
Mais la pornographie est aussi liée à la demande,
c'est-à-dire à l'augmentation de consommateurs. Contrairement
à ce qu'affirmait la fausse théorie de la catharsis, la
pornographie ne dispense pas le consommateur de passer à l'acte, mais
hypertrophie sa libido et augmente son désir de pratiquer par
lui-même les images qui l'obsèdent. C'est une évidence qui
crève les yeux que tous les clients de la prostitution sont d'assidus
consommateurs de pornographie. Or, le monde de la prostitution est un
véritable enfer dont sont victimes en grande partie des mineurs.
Selon une commission travaillant sous l'égide de l'ONU, il y aurait,
seulement à Paris, 8.000 mineurs prostitués, dont 3.000
filles.[25] Selon des chiffres
publiés dans Le Nouvel Observateur du 28 juin 1990, le chiffre
d'affaires de la prostitution en France est de 20 à 22 milliards de
Francs, soit plus de 1.000 Francs par Français âgé de 20
à 64 ans de sexe mâle. En France, toujours, il y aurait 10.000
à 12.000 proxénètes dont 80% de nationalité
française. Mais, comme le fait remarquer le Nouvel Observateur,
avec en moyenne un Procès Verbal de plus de 1.000 Francs tous les trois
jours par prostituée, c'est l'État qui est <<le premier mac
de France>>.[26]
Le 25 novembre 1993, sous le titre <<Prostitution : les nouvelles
filières de l'esclavage>>, le Nouvel Observateur
publiait un dossier révélant les dessous du trafic mafieux de la
prostitution. Il s'agit d'un véritable marché international
d'esclaves. Profitant de la misères de certains pays d'Amérique
latine ou d'Asie, et plus récemment des pays de l'Est, des
proxénètes attirent des jeunes filles par des publicités
mensongères pour des emplois en Europe. Ils les séquestrent, leur
suppriment leurs passeports, les violent, les terrorisent et les forcent
à se prostituer dans les Eros Center d'Amsterdam ou d'ailleurs.
Celles qui s'échappent de cet enfer le font au risque de leur vie. Mais
la plupart, terrorisées, conditionnées, battues et
humiliées, ne parlant même pas la langue du pays et n'ayant plus
de passeport, perdent toute volonté de s'en sortir. En France, la
plupart des prostituées étrangères ont
été importées dans ces conditions. Un journaliste
belge, Chris De Stoop, a fait une enquête sous couvert, au risque de sa
vie, dans ces milieux, et témoigne de la sordide réalité
de ce trafic dans son ouvrage : Elles sont si gentilles, Monsieur. Les
trafiquants de femmes en Europe.
Avec le développement de la pornographie homosexuelle se
développe également la prostitution homosexuelle. De jeunes
adolescents sont livrés à cet enfer et, pour bon nombre d'entre
eux, deviennent travestis puis même transsexuels pour augmenter leurs
revenus. Philippe, un séropositif qui commença sa carrière
de prostitué homosexuel à 16 ans, puis de travesti, raconte
l'univers sordide de la prostitution en France dans son récit :
L'Enfer est à vos portes.
Une des formes les plus révoltante de la prostitution est le tourisme
sexuel. En Thaïlande, dans les Philippines, au Brésil, en Malaisie,
au Zaïre, au Ghana, au Vietnam, le tourisme sexuel fleurit. Des dizaines
de millions de touristes se rendent chaque année dans ces pays dans le
seul but de profiter de la misère qui y sévit pour se livrer
impunément à toutes les perversions sexuelles, en particulier sur
des enfants. Ce sont principalement les revues pornographiques qui font la
publicité ouverte de cette forme révoltante d'exploitation des
pays pauvres. Le tourisme sexuel représente 60% de l'ensemble des
recettes touristiques en Thaïlande, et 50% au Kenya, aux Philippines et en
Corée du Sud.[29] Cette forme de
tourisme apporte 3 milliards de dollars de revenus à la Thaïlande,
et constitue sa première source de devises, ce qui explique le laxisme
du gouvernement.[30] Selon certaines sources,
la moitié des prostituées sont infectées par le VIH.
Ce qui attire particulièrement la clientèle des pays
développés, c'est la chair fraîche à bas prix.
Ces pays sont des paradis pour les pédophiles. En Thaïlande, on
estime que 200 000 enfants sont enlevés à leur famille ou
kidnappés dans les camps de réfugiés par des
réseaux mafieux, et livrés à la prostitution. Dans les
hôtels de Bangkok et de Pattaya, ils sont séquestrés,
battus, violés.[31] La majorité
finissent victimes du Sida. Marie-France Botte, assistante sociale, et
Jean-Paul Mari, racontent l'enfer de ces enfants dans un livre : Le Prix
d'un enfant.
Comment nier la connexion étroite entre le marché de la
pornographie et celui de la prostitution et du tourisme sexuel? Comment nier
que la pornographie est, essentiellement, un moyen de publicité pour
tous les proxénètes ? Comment nier que l'Etat, en tolérant
et en taxant cette publicité, comme elle le fait avec le Minitel rose,
se rend coupable de proxénétisme ?
Qu'elles soient de droite ou de gauche, la grande majorité
des médias sont idéologiquement marqués par une
idéologie issue de la révolution sexuelle des années
soixantes. Le mot d'ordre de la révolution sexuelle, c'est, en deux
mots : "le maximum de sexualité avec le minimum de
procréation".
C'est une évidence que les médias sont largement
responsables du développement de la pornographie. Au nom de la
sacro-sainte liberté d'expression, elles s'insurgent contre toute
tentative d'appliquer les lois condamnant "les outrages aux bonnes moeurs" et
contre l'application de la censure. Il serait bon de rappeler que la
liberté d'expression n'inclut pas celle de dégrader, d'humilier
la femme en la représentant comme un objet sexuel ou une bête
à jouir.
Il faut remarquer que la liberté d'expression n'occupe pas, dans la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, une position
prioritaire ; elle ne figure qu'à l'article 19 d'un texte qui, avant
l'énumération de tous les droits, place dans son article 1 la
dignité humaine. En outre, le Pacte sur les Droits Civils et
Politiques, article 19, alinéa 3, a pris soin de préciser que
l'exercice de la liberté d'expression peut <<être soumis
à des restrictions>>, nécessaires <<au respect des
droits ou de la réputation d'autrui, ou à la sauvegarde de la
sécurité nationale, de l'ordre public, de la santé ou de
la moralité publique>>.[33]
Lorsqu'un ministre de la culture se fait lui-même le défenseur
inconditionnel de la pornographie, notre société court les plus
grands dangers. Monsieur Jack Lang a en effet à de nombreuses reprises
exprimé son goût et sa bienveillance pour la pornographie. Il
déclarait en 1992 sur radio NRJ, à propos du
lancement du livre Sex de Madonna :
C'est encore avec le même argument de la liberté d'expression que,
en mars 1994, le ministre de la communication pris la défense d'une
émission de radio du nom de Lovin'fun, censurée pour ses
messages indécents adressés aux jeunes.
Abuser du prétexte de la liberté d'expression, c'est l'attitude
typique de celui qui réclame la liberté sans vouloir entendre
parler de responsabilité. Jacques Attali illustre à merveille ce
discours irresponsable lorsqu'il écrit par exemple, avec un cynisme
repoussant :
Contre cette logique totalitaire qui fait de la liberté d'expression un
droit absolu et prioritaire, il faut rappeler que la censure est un droit
fondamental de la société ; c'est le droit aux familles
d'être protégés contre l'agression verbale et par l'image.
Le droit aux hommes et surtout aux femmes de ne pas être
insultées et humiliées par des messages les réduisant
à des bêtes à jouir.
L'incident de Lovin'Fun est caractéristique de la technique
d'endoctrinement des médias. D'abord, il faut parler de l'imposture
de la sexologie. Les sexologues sont une nouvelle race d'imposteurs qui se
donnent des airs de savants pour parler de sexe. Se posant comme techniciens du
sexe en blouse blanche, faisant valoir leur titre de médecins (bien que
n'importe qui peut se prétendre sexologue), et au nom d'une
idéologie hyper-matérialiste qui rabaîsse l'amour au rang
d'un métabolisme biologique, ils expliquent à qui veut les
entendre comment faire l'amour, comme si les couples ne pouvaient pas le
découvrir tout seul. C'est ainsi qu'un docteur en médecine se
fait appeler Doc et répond sur les ondes aux questions des
jeunes. Avec des airs de spécialiste, il leur explique comment pratiquer
la sodomie et être plus performant dans leur vie sexuelle.
Une des techniques utilisées par les médias pour encourager la
dégradation des moeurs est celle des sondages. Les sondages sur les
comportements sexuels, souvent réalisés aux frais de l'Etat, sont
exploités par les médias et souvent déformés afin
de mettre en valeur les comportements minoritaires et immoraux, donnant ainsi
une image déformée de la moralité de la majorité
des Français. Les sondages définissent la norme morale. C'est
une moralité du type : <<tout le monde le fait, donc pourquoi pas
moi>> qui est implicitement proposée. Par exemple,
l'Express écrivait en commentaire d'un sondage : <<Seuls
17% d'attardés romantiques confondent encore la fidélité
conjugale et la monogamie sexuelle>>.[35]
Un exemple classique de la manipulation de l'opinion publique par les sondages
est le Rapport Kinsey, publié dans la fin des
années quarante, et qui prétendit que 10% des
Américains mâles sont <<plus ou moins>>
homosexuels. Ce rapport fut clairement dénoncé comme une
imposture en raison de l'échantillon peu représentatif
utilisé, des méthodes d'interview orientées et des
techniques de calcul de pourcentage inexactes. Par exemple,
l'échantillon était constitué de volontaires, donc de
personnes suspectes d'exhibitionnisme. Cet échantillon comprenait 25% de
prisonniers, chez qui l'homosexualité est anormalement répandue
pour des raisons d'opportunité, voire même d'obligation, et non
pas de tendance naturelle. D'autre part, Kinsey considérait comme
homosexuelle toute personne ayant eu pendant 3 ans de sa vie des
expériences homosexuelles. Dans cette catégorie, la
majorité sont des personnes ayant expérimenté avec
l'homosexualité entre 15 et 18 ans, période de recherche de
l'identité, mais qui se sont définitivement orientés vers
l'hétérosexualité par la suite.[36] Tous les sondages réalisés de
manière objective depuis le rapport Kinsey ont montré que le
pourcentage d'homosexuels aux Etats-Unis comme en Europe varie entre 1 et 2%.
Cependant, le rapport Kinsey eut une influence extraordinaire et continue
à être utilisé comme argument pour l'acceptance de
l'homosexualité et sa promotion.
A l'occasion des campagnes contre le Sida, de nombreux organismes qui font
campagne pour les préservatifs cherchent à imposer l'idée
que la majorité des adolescents et des jeunes adultes sont
<<sexuellement actifs>>. Pour cela, ils gonflent leurs statistiques
en rangeant dans la catégorie des <<sexuellement actifs>>
toute personne qui avoue avoir eu une seule relation sexuelle dans sa vie
passé, même s'il est chaste depuis plusieurs années. Or, un
sondage fait aux Etats-Unis en 1992 par les Centers for Disease Control
rapporte que, parmi les adolescents rapportés comme <<sexuellement
actifs>>, seulement 39,4% ont eu un rapport sexuel dans les trois mois,
et sont donc véritablement sexuellement actifs au moment du sondage.[37] En réalité, encore
aujourd'hui, moins de la moitié des adolescents ont eu une
expérience sexuelle avant dix-huit ans. Ces chiffres, d'autre part,
ne tiennent pas compte de l'exagération que l'on peut attendre de la
part des adolescents sur leur vie sexuelle.
La réalité de la vie sexuelle des Français est donc
complètement différente de l'image qu'en donnent les
médias. Les médias reflètent une image fantasmée et
irréaliste de la sexualité. En toute rigueur, le fait
même de parler de "la sexualité des jeunes", par exemple, est une
manière trompeuse d'insinuer que les jeunes ont tous une
sexualité et que, s'ils n'en ont pas, c'est qu'ils la
répriment et qu'ils devraient en avoir une. Quant aux couples, la grande
majorité sont fidèles.
En mars 1993 était publié un rapport très
détaillé sur Les comportements sexuels en France, fruit
d'une longue étude faite sur 20 000 personnes. Les auteurs de ce rapport
exprimèrent leur surprise en découvrant que les valeurs
fondamentales des Français restent les mêmes qu'il y a vingt ans :
la fidélité vient en tête.[38] Ce rapport révelle d'autre par que
seulement 14% des hommes et 6% des femmes seulement ont eu plus d'un(e)
partenaires au cours des douze derniers mois. Le
<<multipartenariat>> reste un comportement très
minoritaire.[39][40] On
peut être sûr, cependant, que les médias
interpréteront cette étude à leur manière en
mettant en valeur les comportement minoritaires.
Les médias font preuve d'une hypocrisie flagrante en se posant
régulièrement comme scandalisés par grande
criminalité sexuelle tout en faisant la promotion de la petite
criminalité sexuelle et de l'immoralité en tout genre.
L'hypocrisie de certains quotidiens et magazines est manifeste par leur
implication dans le Minitel rose, instrument réputé de la
criminalité sexuelle. Denis Périer, journaliste au
Figaro, révèle, dans Le dossier noir du Minitel
rose, comment, à la suite d'un accord entre les P&T et
les groupes de presse, ce sont les grands quotidiens et hebdomadaires, dont en
tête Le Parisien Libéré et Le Nouvel
Observateur, qui se taillent la part du lion dans les services de
messagerie.[41] Ainsi Le Nouvel
Observateur, qui consacre de longs articles aux problèmes de la
prostitution et des abus sexuels sur les enfants, est, dans les coulisses,
complice de ce trafic. En effet, le Minitel rose, grâce à
l'anonymat des messages, est l'instrument rêvé des
proxénètes et des pervers en tous genre. De nombreuses affaires
de viol et d'abus sexuels d'enfants sont liés au Minitel rose. Des
adolescents pianotant sur le Minitel de leurs parents se sont laissés
séduire par des annonces trompeuses émises par des
pédophiles ; des jeunes femmes en quête d'aventures ont
répondu à des propositions de rendez-vous fixés par
Minitel, et se sont faites violer ou même assassiner.[42]
Mais un vide juridique parfait fut créé autour du Minitel, qui
permet aux Télécoms de se décharger de toute
responsabilité. Les créateurs des services se
déresponsabilisent également, prétendant ne pas avoir
à savoir les messages que leurs clients échangent, ce qui
relève de la pire hypocrisie puisque ces services sont exclusivement
utilisés pour des messages à caractère
pornographique.
C'est encore l'appât du gain qui, ici, prend le pas sur l'éthique.
En effet, les bénéfice du Minitel rose sont énormes. En
1987, le Minitel rose faisait 822 millions de francs de recette, soit 72% de la
recette totale du 36.15.[43] Remarquons que,
dans cette histoire, c'est l'Etat qui est le premier proxénète,
par le bénéfice qu'il en tire sous forme d'impôts, car les
services de messageries sont très fortement taxées.
La télévision, inutile de le dire, est aussi toujours à
l'avant-garde de la décadence. De moins en moins culturelle et de plus
en plus portée à la vulgarité, la télévision
est un véritable poison qui détruit la famille, alors qu'elle
pourrait être un merveilleux instrument éducatif.
En 1990, 96% des Français ont un poste de télévision. 25%
en ont plusieurs. Un Français sur deux est devant la télé
tous les jours et 36% lui consacrent vingt heures par semaine (contre seulement
26% en 1981 et 20% en 1973).[44] En
moyenne, les Français regardent 3 h 15 de télévision par
jour. Comme le déclare le sénateur Jean Cluzel dans
une série d'ouvrages intitulés <<Regards sur
l'audiovisuel>> :
En un mot, nous sommes une population
téléguidée.
Depuis peu, la télévision a franchi un pas décisif. Alors
que l'érotisme ne servait jusqu'à présent que
d'épice, avec la <<télé rose>>, des programmes
ont maintenant l'érotisme pour unique but. Ainsi, sur la cinq, en deux
mois, on a eu droit à : <<Sadomasos : des coups et des
bonheurs>>, <<Je trompe mon mari pour lui faire plaisir>>,
<<Les secrets d'alcôve des conseillers conjugaux>>,
<<Les milles et un secrets de l'orgasme>>, <<Ma
première nuit d'amour>>, <<Fantasmes d'hommes, fantasmes de
femmes>>.[45] Présenté
sous le mode coquin, sympa et humoristique, comme un divertissement inoffensif,
ces programmes n'en sont pas moins du voyeurisme et une atteinte aux valeurs
morales. Le pourcentage d'écoute des programmes érotiques et
pornographiques est très élevé. En 1987,
<<Super-sexy>>, à 22 h 30 tous les mois sur TF1,
faisait 10 millions d'écoute.
Mais, malgré le fait que ces programmes font une grande audience, on
peut se demander s'ils répondent vraiment à une demande ou si,
plutôt, ils ne la créent pas, et s'ils ne reflète pas les
valeurs des producteurs plus que celle des Français. Combien de
Français, par exemple, se reconnaîtrait dans cette confession
d'une productrice de télévision au journal
Libération :
Canal + va plus loin, avec son porno mensuel. Les dirigeants de
la chaîne estiment que la grande majorité de leurs abonnés
le regarde. L'un d'eux a déclaré en 1992 :
Encore une fois, ce sont les enfants qui sont les premières victimes de
cette agression par l'image. Il n'existe pas encore d'étude sur l'effet
de l'érotisme à la télévision sur les enfants.
Cependant, on connaît bien les effets des multiples scènes de
violence qu'ils voient. Selon l'American Psychological Association, les
enfants sont témoins en moyenne de 28 actes de violence par heure de
télévision. Au cours d'une soirée type, toutes
chaînes confondues, on assiste à environ 50 crimes, dont une
douzaine de meurtres, 15 à 20 vols à main armée, viols,
tortures et autres sévices. Les jeunes Américains, qui
absorbent en moyenne 26 heures de télévision par semaine, ont vu
8 000 meurtres à la fin de l'école primaire et 40 000 à 18
ans.
Toutes les études faites à ce sujet sont formelles : il existe
une correspondance directe entre la violence à la
télévision et l'accroissement de la délinquance
juvénile. Aux Etats-Unis, l'Institut national de la santé
mentale, l'Académie américaine de pédiatrie et
l'Association des psychologues américains ont tous affirmé
publiquement que <<la violence télévisuelle engendre
l'agressivité chez les enfants. Dans ce pays, entre 1981 et 1990,
l'augmentation des arrestations de mineurs a augmenté de 60%>>.[48] Comment alors ignorer, de même,
l'effet désastreux du sexe à la télé, lorsqu'on
connaît l'impression très perturbante que laisse les scènes
sexuelles chez les enfants et les adolescents ?
Jusqu'aux années soixante, Hollywood était resté
relativement fidèle au code déontologique qui avait
présidé à sa fondation en 1930, le fameux Code
Hays, selon lequel :
En 1947, le réalisateur Frank Capra déclarait encore :
En 1972, encore, le film Orange Mécanique du réalisateur
Stanley Kubrick fut retiré des salles de cinéma à
cause d'une vague de violence par imitation dont il était rendu
responsable.[50]
Mais, petit à petit, toutes les barrières de la censure
tombèrent : l'adultère, l'immoralité et la violence
furent de plus en plus mis en avant. Depuis les années 80, les
scènes de nu et de sexe furent banalisées dans les films grand
public, et on est passé définitivement du film d'action au film
de violence.
Un aspect non négligeable de l'invasion du sexe au cinéma est
l'exploitation des actrices par les réalisateurs, et indirectement par
les spectateurs. Ecoutons quelques témoignages, pour comprendre comment
ces actrices perçoivent la corruption de leur métier par le sexe.
Fiona Gélin raconte son épreuve lors du tournage du film
Sirocco :
Valérie Kaprisky raconte sa vie après plusieurs films
où on l'obligea à se dénuder, y compris pour l'affiche :
Béatrice Dalle, à propos du tournage d'un film de Beneix :
Tous ces témoignages montrent à quel point l'univers du
cinéma est faux, artificiel, et mensonger, et à quel point il
confine parfois au voyeurisme pervers. Ces actrices se sont senties
abusées, manipulées. L'industrie cinématographique
tourne à l'exploitation sexuelle, au proxénétisme.
Un article dans le Point du 23 juillet 1990, intitulé
<<Publicité : les 7 péchés capitaux>>,
montre comment la publicité, aujourd'hui, s'est
spécialisée dans la <<transgression de l'interdit>>.
<<Orgueil, avarice, gourmandise, envie, colère, luxure,
paresse>>, sont flattées, voire même
présentées comme des vertus. Le dieu Sexe est
omniprésent, pour vendre n'importe quoi. <<Même un
vulgaire tuyau d'aspirateur est présenté dans la publicité
Miele sous la forme suggérée d'un pénis en
érection tenu par un homme qui dit : "J'ai trouvé un truc pour
séduire les femmes de ménage">>. Ordinateurs lubriques
(Rank Xerox), cafés aphrodisiaques (Carte Noire),
bouteilles d'eaux minérales qu'une caresse décapsule
(Perrier), Cognac invitant à l'audace les deux jeunes femmes qui
le dégustent sur un canapé (Bisquit), tous les produits
semblent destinés par nature à stimuler l'orgasme, même les
pâtes alimentaires.
Certains annonceurs ne s'arrêtent pas à l'érotisme, mais
cherchent à utiliser les pulsions sadomasochistes, même si c'est
avec le prétexte de l'humour. D'autre part, certaines publicités
cherchent à jouer sur les pulsions pédophiles. Ainsi, à
propos d'une double page publiée par Benetton dans le quotidien
Libération, Jacques Séguéla, publicitaire
lui-même, proteste :
Il ne faut pas sous-estimer l'influence de la publicité sur les moeurs
et sur les mentalités. Toutes ces images font petit à petit
reculer le seuil de tolérance. Il faut d'autre part s'alarmer du fait
que, depuis quelques années, les publicistes s'attaquent à une
nouvelle clientèle, celles des enfants. Aux Etats-Unis, un certain
nombre d'entreprises ont décidé de cibler les 33 millions
d'enfants de 4 à 12 ans, dont le pouvoir d'achat augmente le plus
rapidement. Ce marché, qui a progressé de 82% entre 1989 et 1993,
représente aujourd'hui 14 milliards de dollars. Mais on estime que les
enfants influencent en fait 132 milliards de dollars en dépenses
familiales. Chaque année, les marques dépensent près de 7
milliards de dollars en publicité spécialement conçue pour
eux. Certaines campagnes cherchent en fait à se préparer une
clientèle future en conditionnant leurs acheteurs potentiels dès
l'enfance. Ainsi, selon une étude de l'American Medical
Association, Joe Camel, le chameau symbole des cigarettes Camel, est
désormais le personnage de bande dessinée le plus connu des
enfants de 5 ans, juste derrière Mickey. Et Camel détient
justement un tiers du marché chez les fumeurs de moins de 18 ans.[55]
Il est très important que les parents aient conscience de la
vulnérabilité de leurs enfants en face des messages
publicitaires. Les enfants sont très marqués par les images.
L'hyper-sexualisation des spots et des placards publicitaires modèle
leur vision du monde. Et lorsqu'on voit, comme maintenant, les publicistes
investir des milliards pour s'attaquer directement aux enfants, il devient
d'autant plus impératif pour les parents de les protéger, en
étant disponible et en s'investissant dans leur éducation.
Lorsqu'on observe les motivations réelles de tous les
producteurs, éditeurs et publicistes qui utilisent l'imagerie
érotique, une conclusion s'impose : ils ne répondent pas à
une demande, contrairement à ce qu'ils prétendent pour se
justifier. En réalité, ils imposent leurs propres valeurs. Il est
faux, par exemple, que les Français réclament plus de sexe
à la télévision. Tous les sondages prouvent au contraire
qu'ils s'en offusquent et réclament plus de programmes éducatifs.
Cependant, il est vrai que beaucoup de gens, tout en désapprouvant les
programmes immoraux, succombent à leur pouvoir de séduction et,
progressivement, s'habituent.
La vérité est que le sexe est un pouvoir extraordinaire. Aucun
autre moyen ne permet de manipuler à ce point les gens. Les hommes
répondent au quart de tour à la stimulation sexuelle. C'est la
raison principale de l'utilisation généralisée de l'image
sexuelle. Une raison secondaire est que l'idéologie de la
libération sexuelle fait encore partie des valeurs majoritaires des
métiers de la presse et de l'audiovisuelle. Il y a une part de
militantisme et même, pourrait-on dire, d'exhibitionnisme, dans le
désir d'exhiber le sexe à toutes les sauces.
Mais le sexe, utilisé comme moyen de vente par tous les professionnels
de la communication (et nous vivons dans une civilisation dominée par la
communication), devient également un pouvoir en soi. La sexualité
est normalement une réalité indissociable des relations
affectives entre personnes. L'érotisme et la pornographie en font une
réalité entièrement indépendante de toute relation,
sans parler de mariage ou de procréation. Le sexe devient une
réalité purement mentale, narcissique, fantasmée, au
pouvoir psychique extraordinaire.
Le résultat est que l'on est en train de créer une
véritable dictature, la dictature du sexe, ou, pour reprendre le
titre d'un film qui illustre bien l'aspect morbide de cet état de perte
de liberté (puisque la passion mène les deux personnages
principaux jusqu'à la destruction mutuelle) :
<<l'empire des sens>>.
Le pouvoir du sexe est d'autant plus fort que l'on ne parle que de
libération sexuelle. Une dictature où l'homme se croit libre est
en effet bien plus perverse et stable qu'une dictature où l'homme se
sait aliéné et connaît son dictateur. Le communisme, avec
toute sa langue de bois, n'avait pas réussi à accomplir ce chef
d'oeuvre. La dictature du sexe se passe de policiers. Elle aliène
l'homme de l'intérieur, et le détruit d'autant mieux. C'est
pourquoi, selon Alexandre Soljenitsyne : <<On asservit les peuples
plus facilement avec la pornographie qu'avec des miradors>>. Il
semble que la dictature du sexe, qui contrôle l'homme de
l'intérieur, est la réalisation exacte de l'utopie totalitaire
décrite par George Orwell dans 1984.
La pornographie, qui contrôle l'homme par les couches les plus obscures
de sa personnalité, a un pouvoir extraordinaire, bien plus grand que le
simple érotisme. Avec sa banalisation croissante, son pouvoir devient
tyrannique. Comme le suggère Larry D. Nachman dans <<Freedom
and Taboo>>, l'imagerie pornographique où le sexe est
conçu comme une violence et une humiliation devient une
représentation mentale de plus en plus répandue. En bref, il
s'agit d'un mythe moderne omniprésent qui pénètre
l'inconscient collectif.[56] Or,
quel avenir donner à une civilisation qui fabrique de tels
mythes.
Dans l'Ancien Testament, il est souvent fait
référence aux cultes de la fertilité des civilisations
païennes que côtoyait Israël. Certaines de ces religions, comme
celle de Baàl que les prophètes avaient en horreur,
étaient centrées sur des rituels et des symbolismes sexuels. On
pratiquait dans les temples du dieu Baàl des relations sexuelles avec
des "prostituées sacrées", relations censées permettre
l'intervention des divinités de la fertilité dont
dépendaient leurs récoltes.
Notre culture ressemble étrangement à une religion, ou
plutôt à une idolâtrie du sexe. Le sexe y est
adoré comme un dieu. Considérons par exemple les
caractéristiques suivantes d'une religions, et comparons-les à
l'idéologie dominante de notre culture hyper-sexualisée :
Comme toute dictature, la dictature du sexe s'applique à endoctriner les
enfants le plus tôt possible, contre les valeurs de leurs parents. C'est
effectivement ce que l'on voit se produire aujourd'hui dans les
écoles.
Le type d'éducation sexuelle généralement
pratiquée, qui préfère d'ailleurs s'appeler
<<information>> pour souligner son aspect neutre, a une
véritable vocation d'initiation aux joies du sexe. Son but est de
briser les tabous sexuels, considérés comme culturels et
réactionnaires.
Le discours majoritaire que notre culture hypersexualisée impose aux
jeunes, c'est que pour accéder au monde adulte, à la
liberté et au bonheur, il faut perdre le plus vite possible sa
virginité. Notre culture est l'archétype même de la
tentation à manger le fruit défendu, décrit dans la
Genèse comme l'origine du Mal. La virginité et la
chasteté sont des valeurs ridiculisées,
considérées comme une malédiction ou une tare. Le
magazine 20 ans est spécialisé dans ce type de message.
La perte de la virginité, ou <<dépucelage>>,
est présentée comme étant l'initiation au monde adulte.
Elle a valeur de sacrement et remplace dans ce nouveau catéchisme ce
qu'était jadis le mariage. Mais nous devons nous poser la question :
Quelle modèle du monde adulte voulons-nous donner aux
adolescents ? A quelle réalité voulons-nous les
initier ? Celui de l'immoralité, du divorce, du Sida ? Ou
bien celui du mariage, de la famille, de la responsabilité ?
Dans cette optique, les parents qui expriment des réserves quant
à ce qui est enseigné à l'école à leurs
enfants sont considérés comme des inhibiteurs qui, probablement
parce qu'ils sont eux-mêmes sexuellement refoulés par de vieux
tabous, veulent censurer l'information et réprimer la liberté
sexuelle de leurs enfants.
A titre d'exemple, le CRIPS (Centre Régional d'Information et
de Prévention du Sida en Ile de France) organise des séances
d'information dans les classes de seconde où les éducateurs
demandent aux adolescents, filles et garçons, de s'exercer à
enfiler des préservatifs sur des pénis en plastic. Pour bien
montrer que le préservatif s'adapte à toutes les tailles et pour
décomplexer les garçons sur la taille de leur pénis, on
utilise un présentoir muni de différents godemichets de toutes
les tailles et formes.
Aux Etats-Unis, un certain nombre de programmes d'éducation sexuelle
dans des écoles se donnent comme mission d'aider les enfants à
connaître et comprendre la variété des choix sexuels
possibles. Par exemple, Debra Hafner, directeur executif du Sex Information
and Education Council des Etats-Unis écrit :
Aux Etats-Unis toujours, des programmes éducatifs dans les lycées
et les universités font une promotion agressive de
l'homosexualité. Des vidéos sont projetées dans lesquelles
des lesbiennes et des homosexuels sont interviewés et témoignent
de leurs expériences et de la beauté de l'homosexualité.
On y montre également des couples homosexuels en train de faire l'amour
dans des positions très diverses, comprenant des
pénétrations anales et des actes oro-anaux. Un de ces programme,
créé par le Docteur Deryck Calderwood, et intitulé
<<About your sexuality>>, fut très largement
diffusé dans les universités.[58]
A ce sujet, Reisman et Eichel, auteurs du livre Kinsey, Sex and
Fraud, dénonce la stratégie de corruption des moeurs
pratiquée par des minorités qui utilisent le prétexte de
la prévention contre le Sida pour parler de sexe et inciter au
libertinage :
Les promoteurs de l'éducation sexuelle font souvent valoir qu'ils ne
transmettent que de l'information et qu'ils n'influent pas sur les
comportements des enfants et des adolescents. Mais cet argument masque mal leur
objectif réel. Du reste, des statistiques américaines montrent
que les adolescentes qui ont reçu une éducation sexuelle ont 40%
plus de chances d'avoir une relation sexuelle avant 14 ans.[60] Il est bien connu que les campagnes
d'éducation sexuelle en vue d'enrayer l'épidémie de
grossesses chez les adolescentes aux Etats-Unis eurent l'effet inverse : 32%
d'augmentation du nombre des grossesses chez les adolescentes.[61] Malgré cela, les organismes
impliqués continuèrent leurs campagnes, ce qui prouve bien que
leur objectif réel est ailleurs qu'ils le disent.
En réalité, toute cette éducation sexuelle
délivrée aux enfants est une véritable agression
psychologique sur les enfants. Le psychanalyste Tony Anatrella y voit
l'expression d'un exhibitionnisme malsain de la part des adultes. Dans son
livre <<Non à la société
dépressive>>, il écrit :
La dictature du sexe a ceci de particulier, par rapport à une dictature
basée sur la coercition extérieure, qu'elle n'est pas une
société répressive mais une société
dépressive. C'est ce que démontre le psychanalyste Tony
Anatrella dans son livre Non à la société
dépressive.
Le diagnostic de Tony Anatrella sur notre société soi-disant
libérée est le suivant :
Selon Anatrella, la crise moderne est essentiellement une crise de
l'Idéalité, c'est-à-dire du sens de la vie.
Sans idéaux, l'individu devient dépressif. Il se renferme sur
lui-même. Incapable de donner un sens à la sexualité qui
dépasse le simple plaisir charnel, notre culture propose un sexe
pâle, sans saveur, et a constamment recours à la surenchère
pour stimuler le sens érotique désabusé.
Comme pour confirmer ce que dit Anatrella, l'hebdomadaire Le Point
écrivait le 7 décembre 1991 :
Le célèbre psychanalyste Victor Frankl, de son
côté, a montré comment une importance excessive
donnée au sexe masque un "vide existentiel", c'est-à-dire une
angoisse profonde due à un manque de sens dans la vie. Inversement, une
société qui surévalue le sexe provoque, au niveau du
psychisme collectif, un état dépressif caractérisé
par le manque d'idéal, le pessimisme et l'individualisme.
Il est intéressant d'observer le glissement qui a eu lieu
depuis le mouvement de libération sexuelle des années soixante
jusqu'à aujourd'hui. On est passé d'une culture parlant de
libérer le sexe de la répression sociale à une culture de
la transgression sexuelle. En d'autres termes, la libéralisation de la
pornographie s'appuyait sur l'idée d'un sexe naturel, alors
qu'aujourd'hui on observe une recherche d'un sexe de plus en plus artificiel,
transgressionnel, violent.
Par exemple, dans le domaine de la culture adolescente, on est passé du
temps des hippies au temps des idoles transsexuelles comme Madonna et Mickael
Jackson, figures sexuellement incertaines, voire franchement transsexuelles,
qui véhiculent auprès des jeunes une totale confusion sur
l'identité des genres.
Dans le domaine de l'érotisme et de la pornographie, il est
également important de reconnaître la continuité qui existe
entre la légalisation de la "presse de charme" genre Playboy,
dès les années cinquante, voire même l'érotisme d'un
David Hamilton, très prisé jusque dans les années
soixante-dix, et l'invasion aujourd'hui de la pornographie sadomasochiste,
infantile et homosexuelle.
Lorsqu'on traite le sexe comme quelque chose de purement naturel qu'il faut
libérer des tabous sociaux, sans reconnaître le pouvoir
extraordinaire du sexe, on est victime d'une douce illusion qui coût
cher. Bientôt, le sexe montre son pouvoir destructeur. Il s'avère
qu'il ne se contente pas d'être "naturel", il devient sauvage. Il
revendique le droit à transgresser sa propre nature et produit les pires
horreurs.
On peut faire un parallèle entre l'histoire d'un individu qui se
livre à la consommation de pornographie et l'histoire d'une
société qui autorise, voire promeut, la pornographie. Dans le
cas d'un individu, on a vu que la pornographie - mais en fait toute forme de
sexualité vécue sur le mode égoïste et compulsif -
agit comme une drogue, qui, étape par étape, mène
l'individu vers la déchéance de lui-même et de son couple
s'il en a un et, au pire jusqu'à la criminalité sexuelle. Dans le
cas d'une société, le principe est le même. Une
société qui abolit tous les interdits, une culture qui
s'érotise à outrance, bref une société de
consommation sexuelle s'engage sur une pente qui devient de plus en plus
difficile à redresser, et qui, étape par étape,
l'entraîne vers la décadence, avec des taux de criminalité
croissants, un climat dépressif et la destruction du tissu familial et
social.
Il ne faut pas sous-estimer les conséquences de la permissivité
et de l'immoralité de la culture sur le climat dépressif qui
caractérise notre société. Il ne faut pas non plus
sous-estimer le rôle déterminant de la pornographie et de
l'apologie du sexe adultère que font les médias dans la crise
profonde que subit la famille. Comme l'écrit Pierre Debray :
De nombreux historiens partagent cette interprétation de la chute de
l'empire romain, qui reste autrement un mystère. Le
célèbre historien anglais Arnold Toynbee, par exemple, qui
étudia toutes les grandes civilisations passées, conclue que leur
déclin suivit toujours le même schéma en trois temps :
1. dans un premier temps le déclin et la corruption de la
religion qui avait originellement présidé à la fondation
de la civilisation ;
2. dans un deuxième temps la dégradation de la morale,
privée de fondement religieux ;
3. dans un troisième temps l'écroulement des structures
sociales, économiques et politiques.
A partir du premier siècle de notre ère commence
déjà le deuxième stade de la décadence de Rome (on
peut dater le début du premier stade de l'institution du culte de
l'Empereur et de l'infiltration massive des cultes à mystère
décadents ou orgiaques). Les mêmes phénomènes qui
caractérisent aujourd'hui notre décadence morale se
répandaient, bien qu'à une échelle moindre,
commençant à miner la fibre sociale de l'empire. En
témoigne cette critique de Sénèque sur son
époque :
Paul, dans l'épître aux Romains (1:18-32), écrivait
au sujet des Romains :
Nous sommes en droit de nous demander si nous ne vivons pas nous aussi,
aujourd'hui, la décadence de l'Occident. Après le déclin
de la religion chrétienne qui l'avait fondée, puis la
décadence morale, nous sommes aujourd'hui de plus en plus impuissants
à contrôler la corruption de toutes les structures sociales et la
dépression économique. Si l'analyse de l'historien Toynbee est
vraie, rien ne pourra sauver notre civilisation de la misère et d'un
retour à la barbarie sauf un renouveau des valeurs morales et de
l'idéal du mariage.
Lorsqu'il y a corruption, il y a à la fois des corrupteurs
et des corrompus. Tous deux sont coupables et responsables. Il en va de
même pour la corruption de notre société par le
sexe.
Les corrupteurs de la moralité sont les minorités qui militent
activement contre toutes les valeurs morales et pour le développement
des modes de vie permissifs. Ce sont d'abord bien sûr les marchands de
sexe qui vivent, et parfois font fortune, de la pornographie et de
l'exploitation sexuelle. Ce sont également des mouvements comme certains
mouvements d'homosexuels, défenseurs inconditionnels de la
liberté sexuelle à tout âge. Ce sont enfin les
médias et un nombre important d'intellectuels, ex-soixante-huitards pour
la plupart, qui trouvent avantageux de se poser systématiquement comme
défenseurs de la liberté sexuelle. Citons par exemple des auteurs
comme Gabriel Matzneff, qui exprime au grand jour ses viols d'enfants et dont
les écrits sont un encouragement incessant à la
pédophilie. Au nom de la littérature, on publie ses ouvrages. La
gloire littéraire que l'on décerne à des auteurs
ouvertement pédophiles comme Jean Genet est non moins scandaleuse. Et
que dire de l'introduction de l'oeuvre du Marquis de Sade dans la collection
prestigieuse de La Pléiade en 1991, alors qu'il était
encore interdit de publication il y a encore 40 ans ? N'y a-t-il pas de la
part de cette culture qui glorifie l'immoralité une complicité
envers les horreurs que subissent des enfants et des femmes pour satisfaire les
fantasmes qu'elle éveille ?
La majorité silencieuse est largement responsable par le simple fait de
ne pas protester auprès des élus, et encore davantage par le fait
de consommer. La plupart des parents, en France, désapprouvent
l'invasion du sexe dans la rue, à l'école et à la
télévision ; ils s'inquiètent de voir grandir leurs
enfants dans une société où les valeurs morales qu'ils
leur enseignent sont bafouées. Cependant, beaucoup d'entre eux, par
paresse et par inconscience, sont en partie influencés, séduits,
par l'érotisation de notre culture. Par exemple, de nombreux parents
consomment de la pornographie, ou apprécient les films érotiques.
Les chiffres d'affaires du porno le prouvent.
Il est urgent d'alerter l'opinion publique, afin que les gens résistent
à la séduction pernicieuse des marchands de sexe, qui sont les
dictateurs de notre société. Afin que les parents, surtout,
réalisent que leur propre intégrité morale est leur
première responsabilité vis-à-vis de leurs enfants, car
ils sont, pour le meilleur et pour le pire, les premiers modèles pour
leurs enfants. Combien de parents, hypocritement, tolèrent la
pornographie dans leur vie, tout en refusant de voir qu'ils contribuent ainsi
à un phénomène qui a des conséquences dramatiques
sur les enfants ?
D'abord, soyons incorruptibles. Résistons à la
séduction des marchands de sexe en tout genre. Ne les laissons pas
raboter petit à petit notre sens de la pudeur et de la dignité de
la sexualité. Ne jouons pas avec notre conscience. Ne compromettons pas
nos valeurs. Cela demande beaucoup de force.
Si nous sommes parents, c'est notre probité qui est la plus sûre
protection pour nos enfants. Nous devons aussi veiller à protéger
nos enfants de l'influence dégradante de la culture moderne. Ne laissons
pas cette culture faire leur éducation sexuelle. Les parents doivent
prendre cette responsabilité de parler à leurs enfants de la
vocation véritable de la sexualité, les nourrir d'un haut
idéal de la famille et de l'amour vrai, et les mettre en garde contre
les contrefaçons.
Ensuite, si nous le pouvons, soyons activement impliqués dans la
société. Les lois censées nous protéger de la
pornographie existent toujours. Bien que les pouvoirs publics les ignorent, ces
lois n'ont jamais été abrogées, pour la simple raison
qu'elles découlent du bon sens même et que leur bien fondé
saute aux yeux. Auprès de nos maires, conseillers
généraux, députés, nous pouvons intervenir pour
protester contre les abus qui existent dans nos communes. Il suffit de leur
écrire en leur rappelant la loi (voir plus loin).
D'autre part, avant de voter pour un élu local, demandez lui de
s'exprimer clairement sur le sujet de la pornographie. La politique
étant devenue l'art de parler le plus possible en en disant le moins
possible, obligeons nos politiciens à s'exprimer sur ce sujet. En
même temps, faisons leur savoir notre opinion. Petit à petit, en
partant d'un niveau local, nous pouvons changer la réglementation au
niveau national.
On peut aussi, tout simplement, demander aux commerçants qui vendent de
la pornographie de retirer ces magazines de leurs étalage. Ces simples
actions sont souvent efficaces. L'important est de ne pas être passifs,
de manifester notre opinion.
Dans notre pays, les textes existent, même s'ils ne sont
pas appliqués, qui permettent de combattre efficacement la
prolifération de la pornographie. Tout citoyen peut, dans sa ville,
demander à la municipalité, à la police ou à la
gendarmerie, de faire retirer les affiches ou écrits licencieux. Tout
maire peut donner l'exemple d'une volonté d'enrayer le
phénomène, exemple susceptible de faire tâche au niveau
national.
Il s'agit des articles 283 à 290 du Code Pénal relatifs aux
<<outrages aux bonnes moeurs commis par la voie de la presse et du
livre>>. Ces articles, dont la rédaction remonte aux lois des 29
juillet 1957, sont rédigés dans les termes les plus extensifs
pour prohiber - et punir de prison jusqu'à 2 ans, ou d'amende
jusqu'à 30.000 F - toutes personnes qui auront aidé à
l'affichage, à l'impression, au colportage, etc. de toutes les formes
d'écrits, d'images, de sons possibles, contraires aux bonnes
moeurs. L'article 286 traite de l'aggravation des peines en cas de
récidive, et prévoit des peines professionnelles d'interdiction
à l'égard des professionnels de la presse.
Les associations de type familial, mais à la double condition qu'elles
aient été reconnues d'utilité publique et aient
été spécialement agréées par le
Ministère de la Justice, peuvent se porter parties civiles
(c'est-à-dire exercer les droits du plaignant) devant les Tribunaux
Correctionnels contre les auteurs des délits.
Toutefois, en même temps qu'il octroie cette facilité de
procédure, le Code Pénal (art. 289) restreint
considérablement les droits des particuliers d'obtenir une condamnation.
En effet, lorsque l'outrage aux bonnes moeurs est constitué par
l'intermédiaire d'un livre ou d'un journal, les poursuites ne peuvent
intervenir qu'après l'avis favorable d'une commission spéciale
composée de hauts magistrats (décret du 24.08.60 ; art D8
à D13 du Code Pénal). Cette disposition a donc pour effet
d'unifier au niveau national une certaine définition et une certaine
jurisprudence des <<bonnes moeurs>>. On a vu que cette unification
s'est réalisée par le bas, dans les années 70, par
l'abandon progressif des garde-fou auparavant communément
acceptés.
Il existe, toutefois, une autre série de textes
spéciaux. La loi du 16.07.1949, relative aux publications
destinées à la jeunesse, donne au Ministre de l'Intérieur
le pouvoir (article 14 de la loi, tel que modifié par une loi du
4.01.1967) de mettre sur une liste spéciale tous écrits,
périodiques ou non, qu'il estime dangereux pour la jeunesse
(c'est-à-dire pour les jeunes de moins de 18 ans). Le Ministre sollicite
par ailleurs l'avis d'une commission spéciale. Dès lors que les
écrits visés sont portés sur la liste (publiée au
Journal Officiel), ils ne peuvent plus être vendus dans les kiosques ou
chez les marchands de journaux, et aucune publicité ne peut en
être faite dans les rues. En principe, cette liste est censée
accueillir tous les écrits ou images qui exposent les relations
sexuelles dans ce qu'elles ont de plus intime.
Ces publications, autrefois totalement interdites, ne sont en vente en principe
que dans les <<sex-shops>>. Soumises à un taux de TVA
élevé, ces publications <<X>> ou pornographiques
stricto sensu sont en principe clairement isolées du reste de la presse
et reléguées dans des endroits inaccessibles aux mineurs.
Toutefois ce principe connaît aujourd'hui une atteinte due au fait que la
limite entre publications <<X>> et publications
<<non-X>>, censées avoir été clairement
posée à l'origine, s'est beaucoup estompée. Sur le plan de
l'image, un nombre croissant de publications, en vente libre, ont d'abord
exposé les organes sexuels, avant de suggérer, puis de montrer de
manière de plus en plus réaliste, comme c'est le cas
actuellement, la relation sexuelle elle-même. Selon les critères
pourtant déjà spécialement larges et permissifs du
Ministère de l'Intérieur, de telles images relèvent aussi
du label <<X>>. Et pourtant, elles sont totalement libres
d'accès.
Il résulte de l'article R.38-9deg. du Code Pénal
que <<Ceux qui auront exposé ou fait exposer sur la voie publique
ou dans des lieux publics des affiches ou images contraires à la
décence...>> seront punis d'une amende de 600 F à 1200 F
inclusivement et pourront l'être, en outre, de l'emprisonnement pendant
cinq jours ou plus.
De même, l'article R.38-9deg. du Code punit de peines identiques
<<ceux qui auront envoyé, sans demande préalable du
destinataire, distribué ou fait distribuer à domicile ou dans des
lieux publics tous prospectus, écrits, images, photographies ou objets
quelconques contraires à la décence>>.
A la différence des deux précédents, ces textes ne
subordonnent pas l'engagement de poursuites, ou le retrait physique des
affiches ou autres publications, à une décision prise, à
l'échelon national, par une commission spéciale ou par le
gouvernement. Il s'agit de textes à la disposition d'un maire, d'un
commissaire de police, d'une gendarmerie à l'échelon local.
Autant dire que, par l'intermédiaire de ces autorités
immédiatement contactées, ces textes sont à la
portée de tous les Français.
Tout citoyen peut, dans sa ville, demander à son maire, à la
police ou à la gendarmerie de faire retirer les affiches ou
écrits licencieux. Ces autorités peuvent dresser un
procès-verbal de l'infraction si elle se poursuit et engager, ou faire
engager, des poursuites contre leurs auteurs sur le fondement des articles
précités. En vain soutiendra-t-on que le caractère
seulement local de ces infractions, joints à la faiblesse des peines qui
les sanctionnent, demeurera sans conséquences pratiques.
C'est, en vérité, le contraire. L'abandon des poursuites et des
condamnations contre les éditeurs d'ouvrages pornographiques n'a pas
été décidé à l'échelon national. Cet
abandon a été progressif : il s'est fait dans une ville,
puis dans deux, avant que <<l'exemple>> du laxisme ne gagne, de
proche en proche, la nation toute entière.
Un phénomène identique, mais à rebours, pourrait - et
devrait - se produire demain : l'exemple d'un maire courageux en inspirera un
autre, puis un autre. Seule la détermination des autorités
locales donnera aux autorités politiques la volonté de
réagir à leur tour contre des pratiques que la loi, si elle est
restée inappliquée, n'a jamais cessé de punir.
[2] Cité par Max Clos, <<Eloge de la
pornographie>>, Le Figaro, 31 octobre 1993.
[3] Alfred Spira, Nathalie Bajos et le groupe ACSF, Les
comportements sexuels en France, La documentation française,
1993.
[4] Parlement Européen, Rapport de la comission des
libertés publiques et des affaires intérieures sur la
pornographie, 24 septembre 1993, p. 38. Ces chiffres reposent sur des
estimations de la Société pour l'enregistrement et la perception
des droits de diffusion cinématographique (GÜFA)
[5] L'Evénement du Jeudi, 6 janvier 1994, p.
63.
[6] Camille Olsen, <<Les vieux habits de la
pornographie>>, Le Figaro, le 17 octobre 1991.
[7] Paris Match, 21 janvier 1993.
[8] Final report of the Attorney General's Commission on
Pornography, Rutledge Hill Press, Nashville Tennessee, 1986.
[9] Les comportements sexuels en France, op.
cit., pp. 216-17.
[10] Marceline Gabel (publié sous la direction de),
Les enfants victimes d'abus sexuels, PUF, 1992, p. 39.
[11] New York Times, 5 mai 1989.
[12] Ibid, p. 37.
[13] Le Point, 24 octobre 1988.
[14] Le texte original anglais fut publié dans
Focus on the Family Citizen, mars 1989 ; la traduction en
français se trouve dans le Guide juridique et pratique (vade mecum)
pour lutter avec succès contre les incitations à la
débauche des pornotraficants, Textes écrits et
rassemblés par le Cercle de la Cité Vivante, 1992, pp. 94-97.
[15] New York Times, 5 mai 1989.
[16] March Bell, "The case for censorship of pornography", The
World and I, juillet 1986, pp. 90-94.
[17] Ibid.
[18] Ibid.
[19] Parlement Européen, op. cit., p. 30.
[20] Les enfants victimes d'abus sexuels, op.
cit., p. 39.
[21] Enquête réalisée par Liliane
Deltaglia, citée par Claude Balier dans "psychopathologie des auteurs de
délits sexuels concernant les enfants", Les enfants victimes d'abus
sexuels, op. cit., p. 152.
[22] Cité in Désiré Dutonnerre, La
marée noire de la pornographie. Un fléau aux origines et aux
conséquences mal connues, Editions de Chiré, 1992, p. 260.
[23] Parlement Européen, op. cit., p. 30
[24] Extrait de New Look, cité in
Désiré Dutonnerre, op. cit., p. 60.
[25] Denis Périer, Le dossier noir du Minitel
Rose, Albin Michel, 1988, p. 190.
[26] Le Nouvel Observateur, 28 juin 1990.
[27] Chris De Stoop, Elles sont si gentilles, Monsieur. Les
trafiquants de femmes en Europe, La Longue Vue, 1993.
[28] Professeur Henri Joyeux (dirigé par), L'Enfer est
à vos portes, Editions O.E.I.L.
[29] Parlement Européen, op. cit., p. 30.
[30] Le Point,, 31 juillet 1989.
[31] Le Nouvel Observateur, 11 novembre 1993.
32 Marie-France Botte et Jean-Paul Mari, Le Prix d'un enfant,
Laffont, 1993.
[33] Cité in Désiré Dutonnerre, op.
cit., p. 32.
[34] Jacques Attali, cité par Marc Dem, Lettre
à M. Quelconque sur les enfants artificiels, Editions Dismas.
[35] Cité in Tony Anatrella, Le Sexe
oublié, Flammarion, 1990.
[36] Judith A. Reisman et Edward W. Eichel, Kinsey, Sex
and Fraud, Huntignton House Publishers, Louisiana, U.S.A., 1990.
[37] <<Sexual Behavior among High School students -
United States, 1990>>, Morbidity and Mortality Weekly Report, 3
janvier 1992, Vol. 40, Ndeg.51-52, pp. 886.
[38] Les comportements sexuels en France, op.
cit..
[39] Le Nouvel Observateur rapporte dans son
numéro du 12 août 1993 que, selon une enquête de l'institut
CSA, 88 % des français se déclarent fidèles (72% pour les
hommes, 86% pour les femmes). Parmi eux 8% admettent avoir été
exceptionnellement infidèles (11% pour les hommes, 5% pour les
femmes).
[40] Un autre sondage, réalisé en 1990 et financé
par la Direction générale de la Santé, et
cité dans Le Point du 12 février 1990,
révélait que seulement 17% des plus de 18 ans déclarent
avoir eu plus d'un partenaire dans les 12 derniers mois.
[41] Denis Perier, op. cit..
[42] Ibid.
[43] Ibid.
[44] Nouvelle enquête sur les pratiques culturelles
des Français en 1989 (auprès d'un échantillon de cinq
mille personnes représentatif de la population française
âgée de quinze ans et plus), La Documantation française,
1990.
[45] Roc, 7 et 21 novembre 1991.
[46] Pascale Breugnot, Libération, 13
septembre 1986.
[47] Le Point, 23 novembre 1987.
[48] Isabelle Bourdial, <<Violence à la
télévision : l'impact sur les enfants>>, Science et
vie, février 1994.
[49] Cité in Spectacle du Monde, novembre
1993.
[50] Ibid.
[51] Roc, Ndeg. 1303, 19 mars 1992.
[52] Ibid.
[53] Ibid..
[54] Cité dans <<Le sexe fait-il vendre
?>>, Challenges, novembre 1993, p. 72.
[55] Le Point, 21 août 1993.
[56] Larry D. Nachman, Freedom and Taboo : Pornography
and the Politics of a Self Divided, Robert S. Randall, Berkeley, University
of California Press, 1989.
[57] Rapport SIECUS, été 1988.
[58] Congressman Wm. Dannemeyer, Shadow in the Land.
Homosexuality in America, Ignatius Press, San Francisco, 1989, pp.161-69.
[59] Judith A. Reisman et Edward W. Eichel, Kinsey, Sex and
Fraud, Huntington House Publishers (P.O. Box 53788 Lafayette, Louisiana,
70505 USA), p. 218.
[60] Cité in Jacqueline R. Kasun, <<Sex
Education : The Hidden Agenda>>, The World and I, septembre
1989, p. 493.
[61] Ibid., p. 491.
[62] Tony Anatrella, Non à la
société dépressive, Flammarion, 1993, p.110.
[63] Ibid..
[64] Tony Anatrella, <<Quand l'éducation
sexuelle inhibe la sexualité>>, in André Ruffiot (sous la
direction de), L'éducation sexuelle au temps du Sida, pp.
67-68.
[65] Courrier hebdomadaire de Pierre Debray,
ndeg.1022, 17 septembre 1990, cité in Désiré Dutonnerre,
op. cit., p. 275.
[66] Sénèque, <<De
beneficiis>>, III, 12, 2.
<<Le développement de l'activité commerciale liée
à la pornographie infantile est considérable et passe par des
annonces codées ou non dans les magazines spécialisés, la
presse quotidienne ou sur vidéotex... En République
fédérale d'Allemagne il existe également, selon certaines
sources, un réseau d'échange de vidéocassettes regroupant
environ 30.000 membres, qui diffuse entre autres des films pornographiques
utilisant des enfants>>.[19]
b/
Parce que les enfants sont les victimes privilégiées des
abuseurs sexuels intoxiqués à la pornographie
<<Dans ce genre d'affaire, on fait toujours la même
constatation : les coupables collectionnent les revues pornographiques
ainsi que des films vidéo-porno du commerce ou enregistrées sur
Canal +. En outre, ils sont tous des adeptes frénétiques du
Minitel rose>>.[22]
Cette année-là furent assassinés Jérémie (6
ans), Miguel (11 ans), Sarah (6 ans), Anaïs (10 ans), Laurence (14 ans et
demi), Sylvie (17 ans), Marie-Ange (13 ans et demi), Ingrid et Muriel (10
ans).<<21 à 23% des hommes sont stimulés sexuellement par des
enfants. Dès lors, nombreux sont les hommes qui n'excluent pas
totalement la possibilité d'avoir des contacts sexuels mais une certaine
inhibition les retient. La pornographie infantile abolirait cette inhibition et
déclencherait la violence sexuelle à l'égard des
enfants>>.[23]
Alessandro Moncini, qui encourait une peine de prison de trente ans et 1
million de dollars d'amende, fut condamné à trois mois fermes.[24]
c/
Parce que les enfants sont profondément perturbés par les images
sexuelles auxquelles ils sont confrontés tous les jours dans la rue et
à la télévision
7.
La pornographie entretient l'esclavage sexuel
a/
La prostitution
b/
Le tourisme sexuel
8.
La complicité et l'hypocrisie des médias
a/
La tarte à la crème de la liberté d'expression
<<De nos jours, sur les murs, à la télévision, tous
les sujets sont exposés, tous les tabous sont bousculés. Pourquoi
s'offusquerait-on de ce livre ou d'un aspect de l'oeuvre de Madonna? Je n'ai
pas lu ce livre, mais je suis de toute façon contre toutes les formes de
censure. Madonna parle cru, c'est sa manière d'être et je la
respecte. Tout ce qui est pudibonderie m'énerve un peu>>.
<<La logique socialiste, c'est la liberté, et la liberté
fondamentale, c'est le suicide. En conséquence, le droit au suicide
direct au indirect est une valeur absolue dans ce type de
société>>.[34]
b/
L'imposture des sexologues et des sondages
c/
L'hypocrisie du Minitel rose
9.
La télé pornographique
<<Patrick Le Lay, président de TF1 et Hervé Bourges,
PDG de France 2 et France 3 ont beaucoup plus de pouvoir que
n'en avait le Roi-Soleil lui-même>>.
<<Nous sommes pour un sexe rigolo, un sexe qui soit un moyen de
communication sympa, un peu comme la bouffe>>.[46]
<<Nous n'avons plus de phénomène de rejet, nous ne recevons
plus de protestations; le X mensuel du samedi est un acquis pour tous nos
abonnés>>.
La télévision a un pouvoir extraordinaire d'habituation. Ce qui
semble aujourd'hui choquant et inadmissible sera demain tout à fait
admis comme normal. Se protégeant derrière l'idée que
<<les temps changent>>, la majorité silencieuse
démissionne, s'habitue et consomme. L'hebdomadaire Le Point
déclarait déjà en 1987 : <<La
télé rose ne fait plus rougir>>.
10.
Hollywood, l'usine à poison
<<Aucune scène ne sera produite qui rabaisse le standard moral de
ceux qui la voient>>.
<<Le cinéma doit être une expression positive où
souffle l'espoir, la justice, l'amour et le pardon. C'est la
responsabilité des producteurs et des metteurs en scène d'exalter
les qualités humaines, le triomphe de l'individu dans
l'adversité>>.[49]
<<En fait, il y avait des scènes de nu que l'on m'avait
cachées et que j'ai dû jouer. Le résultat était
à la limite du film érotique. Je me suis senti trahie,
complètement déboussolée et j'ai craqué. J'avais
honte de moi. Cela m'a valu une dépression et un mois d'hôpital
psychiâtrique>>.[51]
<<Pendant deux ans, j'ai arrêté de tourner comme pour me
purifier. Je pensais au rachat de mon âme, aux enfants que j'aurais
un jour. Je ne voulais pas qu'ils aient honte de leur mère>>.[52]
<<Ces scènes de nu ont été la cause de plein
d'engueulades entre Beneix et moi. Il tentait par tous les moyens de me faire
comprendre que cette fille était hyperlibérée, qu'elle
n'avait aucun problème avec la nudité. [...] Le fait de
déshabiller systématiquement les filles au cinéma, ce
n'est qu'un truc d'après 68. Des fantasmes de mecs de quarante ans qui
s'imaginent que pour montrer qu'une femme est libérée, il faut la
foutre à poil>>.
Trois ans plus tard, en mars 1992, Béatrice Dalle confirme : <<Moi, je suis très pudique et tourner à poil, j'en ai
chialé. C'était l'horreur. J'en ai même vomi. Je crois que
je ne recommencerai jamais>>.[53]
11.
La publicité : l'éloge des <<sept péchés
capitaux>>
<<Comment un annonceur, qui est par ailleurs sénateur, peut-il
montrer dans sa dernière pub un sexe de petite fille de 12 ans ? Toutes
les barrières de l'éthique ont fondu !>>[54]
12.
Conclusion : la dictature du sexe
a/
Le sexe comme pouvoir
b/
Le sexe comme pseudo-religion
c/
L'éducation sexuelle comme nouveau catéchisme
<<Nous devrions enseigner aux adolescents le sexe oral et la masturbation
mutuelle dans le but de retarder la pénétration et ses
conséquences>>.[57]
Etant donné que le sexe oral est également un risque infectieux,
on se demande où est la logique de cette proposition.<<L'éducation sexuelle sur le sida a été le puissant
aiguillon qui a permis d'accélérer récemment cette
entreprise. Cela a peut-être conduit à l'une des pires hypocrisies
de notre temps : on prétend fournir aux enfants une instruction sur
le sexe sans danger tandis qu'en réalité on promeut un programme
qui les incite au dévergondage, qui les pousse à adopter des
moeurs à hauts risques>>.
<<Sous prétexte que s'exprime la sensualité de l'enfant ou
qu'on lui délivre une éducation sexuelle, on peut se demander si
tout cela n'est pas qu'un gigantesque leurre organisé par des adultes
encore fascinés par la sexualité juvénile à
laquelle ils s'identifient. Cette relation à caractère
pédérastique et ce désir délirant d'initier
sexuellement des enfants sont de sérieux dysfonctionnements de la
relation éducative>>.[62]
Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si les mouvements homosexuels
s'intéressent tant à l'éducation sexuelle des enfants.
d/
La société dépressive
<<La révolution sexuelle n'a pas eu lieu dans le sens d'un
plus grande qualité dans les relations entre les hommes et les
femmes : elle a surtout libéré la sexualité
infantile, celle des pulsions partielles - l'exhibitionnisme, le
voyeurisme, le masochisme, le sadisme, la pédophilie,
l'homosexualité, la masturbation, ainsi que le refus du sens de la
loi>>.[64]
<<Vingt ans après la libération de la femme, les sexologues
s'étonnent de voir affluer une nouvelle clientèle : des
hommes et des femmes a priori équilibrés, plutôt satisfaits
de leur réussite professionnelle, épanouis dans leur vie sociale,
mais incapables de communiquer avec leur conjoint. Le sympôme qu'ils
décrivent est presque toujours le même : l'absence de
désir>>.
e/
Du sexe libéré au transsexualisme
13.
La fin d'une civilisation ?
<<La crise que nous vivons n'est que subsidiairement politique,
économique ou culturelle. C'est d'abord, et surtout, une crise des
valeurs, qui ressemble fort à celle qu'à vécu l'Empire
romain et dont devait mourir, bien plus que des "invasions barbares", le monde
antique>>.[65]
<<Aucune femme ne pouvait rougir de rompre son mariage puisque les plus
illustres dames en viennent à compter leurs années non plus par
les noms des consuls, mais par ceux de leurs maris. Elles divorcent pour se
remarier et se remarient pour redivorcer>>.[66]
<<Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le
mensonge, adoré et servi la créature au lieu du
Créateur... C'est pourquoi Dieu les a livrés à des
passions avilissantes : leurs femmes ont échangé les
rapports naturels pour des rapports contre nature; les hommes de même,
abandonnant les rapports naturels avec la femme, se sont enflammés de
désir les uns pour les autres, commettant l'infamie d'homme à
homme et recevant en leur personne le juste salaire de leur égarement...
>>
14.
Qui est responsable ?
a/Les
corrupteurs
b/
Les corrompus
c/
Que devons-nous faire ?
15.
Les ressources de la loi contre les pornographes
a/
Textes punissant les outrages aux bonnes moeurs par voie de presse
b/
Textes relatifs à la protection de la jeunesse
c/
Textes de police, à la disposition des maires ou des autorités
locales
[1] Michael Medved, Hollywood versus
America, Harper Perennial, New York,1993.
Il est l'oeuvre individuelle, exclusive et bénévole de Damian Anderson et Jean-Philippe Odent